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Rencontre avec un enseignant-chercheur de l'Université

Ludovic Seifert, laboratoire CETAPS

Professeur des Universités à l’UFR STAPS, enseignant-chercheur du laboratoire CETAPS
Président de la Section Escalade de l’ASRUC à Mont-Saint-Aignan, guide de haute montagne

« L’aventure, c’est ce que j’aime en étant guide de haute montagne. Cet aspect, je le retrouve en tant qu’enseignant-chercheur, où l’on apprend toujours. C’est la quête du savoir. »

L’université de Rouen Normandie a travaillé avec des étudiantes du master Ingénierie de la Santé, Analyses et Qualité en Bio-Industries, dans le cadre de la gestion de projet, pour valoriser les activités de recherche de trois laboratoires, et les personnes qui les font vivre : ECODIV, Glyco-MEV, CETAPS.

Professeur d’éducation physique et sportive à Paris puis au Havre, Ludovic Seifert obtient en 2003 son Doctorat en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS). Il devient alors Maître de conférences puis Professeur des universités en neurosciences comportementales à l’UFR STAPS de l’université de Rouen Normandie. Ses recherches portent sur l’analyse de la motricité et de la perception en référence aux sciences de la complexité, notamment la théorie des systèmes dynamiques et la psychologie écologique.

Son domaine de compétences s’applique notamment aux activités de pleine nature. En effet, parallèlement à son rôle d’enseignant-chercheur Ludovic Seifert est guide de haute montagne. Il pratique principalement l’escalade et il est président de la Section Escalade de l’ASRUC (Association Sportive Rouen Université Club). Il compte également à son actif plusieurs collaborations nationales et internationales avec des fédérations sportives telles que celles de natation, d’escalade et de certains sports collectifs (hockey sur glace, rugby, etc.).

  • Quels sont vos axes de recherche ?

« Deux mots clés organisent mes recherches : le couplage entre action et perception, c’est-à-dire comment on perçoit notre corps dans l’environnement, comment ce dernier a un impact sur nos actions et en retour comment nos actions modifient nos perceptions. Ce couplage est étudié en sport pour analyser deux objets : l’apprentissage et l’expertise. »

  • Quels sont vos défis au quotidien ?

« Mes défis au quotidien se nourrissent des façons différentes d’aborder la science et de considérer le système universitaire à travers le monde. La plupart de mes relations sont avec des collègues à l’international et nous n’avons pas la même approche professionnelle et culturelle de la science. En France, nous sommes très attachés aux valeurs du système universitaire alors que dans certains autres pays, ce système est plus libéral et favorise la concurrence. Travailler à la fois en France et à l’international me permet de confronter ces deux visions du système universitaire et de la science. »

Actuellement, Ludovic Seifert travaille avec le soutien de la Fédération Française de Natation (FFN) et d’Handisport (FFH) sur « NePTUNE », un projet de recherche qui s’intéresse à l’apprentissage et l’optimisation du geste sportif pour la performance des nageurs mais également aux apports des sciences des données et de l’intelligence artificielle en natation. Ce projet porte sur trois axes de travail : le suivi automatique des nageurs et les stratégies de gestion de course des nageurs en compétition et lors de simulations de course à l’entrainement ; l’étude des coordinations motrices, la propulsion et l’énergétique ; et sur les résistances aquatiques et l’effet de l’aspiration.

  • Comment percevez-vous le rôle d’enseignant chercheur ?

« C’est le plus beau métier du monde : c’est une aventure. Nous savons où nous allons mais nous ne savons pas vraiment où nous sommes. L’aventure, c’est ce que j’aime en étant guide de haute montagne. Cet aspect, je le retrouve en tant qu’enseignant-chercheur, où l’on apprend toujours. C’est la quête du savoir. »

  • Quels conseils donneriez-vous a des étudiants intéressés par la recherche ?

« Ça dépend de ce que l’étudiant souhaite mais, dans tous les cas, il faut beaucoup d’autodétermination. Nous ne pouvons pas donner la motivation à un étudiant, il faut être passionné et aimer la recherche, l’incertitude. La recherche est véritablement quelque chose d’ouvert : engagement, créativité, détermination, rigueur, méthode. »

  • Nommé membre senior de l’IUF (Institut Universitaire de France) à compter du 1er octobre 2021 et pour une durée de 5 ans, qu’est-ce qui vous a incité à candidater à cette institution ? 

« Ce qui m’a incité à candidater est le fait de pouvoir me consacrer pleinement aux projets de recherche NePTUNE (que je coordonne) et Team Sport (pour lequel je suis partenaire) qui sont deux projets financés par l’Agence National de la Recherche (ANR) à hauteur d’environ 1.5 M d’€ chacun, dans le cadre du Plan d’Investissement d’Avenir (PIA) « Sport de Très Haute Performance » qui vise à répondre à des grands défis scientifiques en relation avec le sport de haut niveau et en particulier les sportifs médaillables aux JO de Paris 2024. »

  • Comment va s’articuler votre quotidien d’enseignant-chercheur avec ce nouveau statut ? 

« Ce nouveau statut me donne un décharge de 2/3 de mes enseignements, et me permettra de mieux interagir avec les entraîneurs, les sportifs de haut niveau, et les fédérations sportives dans le cadre de mes recherches, mais également de mieux coordonner les multiples partenaires (entre 13 et 15 pour les 2 projets) du consortium, car il s’agit de gros projets pluridisciplinaires sur 4 ans qui nécessitent une mise en réseau et l’apprentissage du travail collectif entre des communautés scientifiques différentes, mais également entre la communauté scientifique au sens large et la communauté sportive afin de répondre à des enjeux scientifiques majeurs et innovants, mais qui doivent aussi répondre à de véritables questions posées par le monde sportif et la performance de haut niveau. C’est donc l’aspect pluridisciplinaire et le travail en réseau qui va occuper une grande partie de mon temps pour permettre aux différents partenaires des consortiums de se comprendre, de partager et de travailler efficacement. »

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En savoir plus sur le Projet NePTUNE

Livres :

  • Dynamics of Skill Acquisition: An Ecological Dynamics Approach (2020)
    Auteurs : Chris Button, Ludovic Seifert, Jia Yi Chow, Duarte Araújo, Keith Davids,
  • The science of Climbing and Mountaineering (2016)
    Auteurs: Ludovic Seifert, Peter Wolf, Andreas Schweitzer
  • World Book of Swimming: From Science to Performance (2011)
    Auteurs : Ludovic Seifert, Didier Chollet, Inigo Mujika

En savoir plus sur Ludovic Seifert :