Helen Braund, directrice de la Maison des langues
Enseignante d'anglais à l'ESITech, l'UFR STAPS et l'UFR Santé
"Nous sommes à l'époque de l'intelligence artificielle. Il existe une multitude de moyens numériques qui nous aident à avancer dans l'apprentissage des langues. Mais cela ne suffit pas. Nous avons vraiment besoin de parler, nous avons vraiment besoin de savoir écrire."
- Présentez-vous ! Quel est votre rôle au sein de l’université de Rouen Normandie ?
Je m’appelle Helen Braund, je suis directrice de la Maison des langues à l’université de Rouen Normandie et enseignante d’anglais. Je suis aussi responsable du pôle Bretagne Loire du CLES (Certificat de compétences en langues de l’enseignement supérieur) au niveau national.
- Comment se retrouve-t-on directrice de la Maison des langues ?
C’est une longue histoire parce que c’est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Depuis mon arrivée à l’Université en 2016, je travaille avec les enseignants de langues vivantes, principalement autour des projets CLES, mais aussi autour d’autres projets afin de mieux accompagner les étudiants qui apprennent des langues un peu partout à l’URN. Donc ce projet de la Maison des langues m’intéresse depuis longtemps. J’ai été nommée directrice l’année dernière et j’en suis très heureuse.
- La Maison des langues a un statut un peu particulier puisque c’est à la fois un service de l’URN, mais aussi un service ouvert sur l’extérieur. Pouvez-vous nous en parler ?
La Maison des langues est un lieu culturel. C’est un lieu où nous accueillons tout le monde, étudiants ou non. Cela peut aussi être pour des membres du personnel ou pour des gens extérieurs, qui souhaitent découvrir le monde et apprendre les langues. Le lieu n’est pas très grand, mais c’est un endroit qui peut avoir un grand impact sur la vie des gens et sur la réalisation de leurs projets professionnels et universitaires. Cela peut être un lieu où l’on trouve de l’accompagnement car parfois on en a besoin quand on apprend les langues.
Nous sommes à l’écoute parce que les besoins sont différents. Nous sommes tous différents et parfois les cours traditionnels ne suffisent pas et on a besoin d’un peu plus. C’est pour cela que la Maison des langues cherche à proposer d’autres formes d’apprentissage. Par exemple, le tandem, est une méthode d’apprentissage en autonomie où deux personnes de langues maternelles différentes vont se rencontrer, à l’heure qu’ils veulent et discuter de thèmes qu’ils ont choisis eux-mêmes. À partir de là, ils vont pouvoir s’accompagner, partager leur culture, partager leur apprentissage et ainsi mieux apprendre les langues. Un dispositif comme celui-ci est vraiment personnalisé, individualisé. Il y a des enseignants qui proposent également des clubs de lecture par exemple. Si on préfère discuter de tout et de rien, c’est également possible autour d’un café.
La Maison des langues a également un dispositif de cours plus classiques mais qui sont axés sur l’oral. Ils ont lieu essentiellement le soir, entre 18h et 20h, mais peuvent également avoir lieu sur le temps du déjeuner, notamment pour les personnels. Pour ces derniers, les cours sont donnés dans le cadre du plan de formation.
- En quoi est-ce important d’apprendre une langue autre que sa langue maternelle ?
Nous sommes à l’époque de l’intelligence artificielle. Il existe une multitude de moyens numériques qui nous aident à avancer dans l’apprentissage des langues. Mais cela ne suffit pas. Nous avons vraiment besoin de parler, nous avons vraiment besoin de savoir écrire. Même si les outils numériques présentent des avantages, je ne crois pas du tout au fait qu’on puisse sortir son portable pour communiquer avec les gens grâce à des outils de traduction. D’accord, les cours ne font pas tout et peut-être que parfois nos cours en France ne semblent pas répondre aux besoins des étudiants. Mais il est une réalité, dans quasiment tous les métiers c’est que nous avons besoin de communiquer, une vraie communication où nous partageons, où nous échangeons. Pour le bien-être de chacun, mais aussi pour la réussite de nos projets professionnels, nous avons besoin de pouvoir parler.
Par ailleurs, les outils numériques amènent une autre question. J’ai longtemps travaillé dans le secteur privé. Or le monde de l’entreprise a changé. Il y a beaucoup de protection des données. Certains outils ne sont plus accessibles. Si les gens n’y ont plus accès, ils ont vraiment besoin de savoir parler et écrire sans l’aide de ces outils.
À l’université, nos enseignants ont besoin d’accompagnement pour pouvoir donner leur cours en anglais. C’est une réalité. Or nous sommes là pour les accompagner et les aider.
- Quelles langues sont enseignées ?
Dans un premier temps, nous enseignons le français pour nos étudiants qui viennent du monde entier. Il y a des certifications DELF (diplôme d’études en langue française) et DALF (diplôme approfondi en langue française) pour ceux qui ont besoin de certifications. Sinon, nous enseignons l’anglais, l’espagnol, le russe, le portugais, le grec, le japonais, le coréen, le chinois, l’italien, et l’allemand.
- À titre personnel, qu’avez-vous mis en place depuis que vous êtes directrice de la Maison des langues ?
Nous avons créé un espace où tout le monde est le bienvenu. Il sera disponible en journée, pour les étudiants, mais également pour les membres de personnel qui le souhaitent. Dans celui-ci, il y aura des ateliers, un book club, des café chat, des ateliers de jeux de société, ou encore des événements culturels. Il y avait déjà des événements qui avaient lieu avant et nous allons continuer à les développer. C’est justement le cas des tandems.
- Hormis votre rôle de directrice, vous êtes aussi enseignante. Pouvez-vous nous parler de cette facette de votre travail ?
J’aime enseigner. J’aime être avec les étudiants. Je côtoie des gens qui aiment apprendre, donc je suis dans un milieu dans lequel je me sens bien. Je ne peux pas ne pas enseigner. Je donne des cours à l’ESITech, à l’UFR STAPS, à l’UFR Santé, et aussi quelques-uns à l’IUT. Mes cours sont plutôt sont axés vers la pratique de la langue. Je mets une priorité sur cet aspect-là, même s’il faut quelques bases de grammaire qu’on ne doit pas négliger. Avec certains collègues, nous avons aussi travaillé à un projet de mise en ligne des ressources pour aider les étudiants. Ce sont des ressources en libre accès pour avancer, progresser dans l’apprentissage des langues et certifier leur niveau. Quand on est en cours, on n’a pas toujours tout ce qu’il faut.
- En cette rentrée 2024, que met en place la Maison des langues ?
Nous aurons une journée porte ouverte le 18 septembre. Tout le monde est bienvenu. Il y aura aussi les petits déjeuners d’accueil la semaine du 23. Nos ateliers démarreront cette semaine-là également, aux heures du déjeuner.
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Rendez-vous le mercredi 18 septembre pour la Journée Portes Ouvertes de la Maison des langues.