Doris Montes, gestionnaire pédagogique
UFR Lettres et sciences humaines, département musicologie
"Mon travail, c'est d'avoir toujours des réponses à apporter aux étudiants, au moins pour les rassurer. Les gestionnaires pédagogiques sont là pour recevoir toutes les questions et pouvoir dispenser ce petit soutien à nos étudiants, notamment ceux qui, tout juste sortis du lycée, peuvent parfois se sentir un peu seuls."
- Présentez-vous ! Quel est votre rôle au sein de l’université de Rouen Normandie ?
Je m’appelle Doris Montes et je suis gestionnaire pédagogique pour le département de musicologie. J’effectue ma sixième année au sein de ce département qui fait partie de l’UFR Lettres et sciences humaines. Ma mission principale, c’est l’accueil et l’information des étudiants. Cela veut dire les orienter et les conseiller au quotidien. On essaye vraiment de s’adapter au mieux, toujours dans l’intérêt pédagogique des étudiants. Moi qui suis amenée à les côtoyer régulièrement, j’ai aussi un avis à donner sur comment faire les choses, comment les organiser au mieux, parce qu’ils viennent me voir quand ils sont salariés, quand ils ont des charges de famille. Je dois adapter au mieux les emplois du temps pour qu’ils puissent être présents le plus possible à l’Université et que ça se passe toujours au mieux pour eux.
- Vous êtes gestionnaire pédagogique, et non pas administrative. Quelle est la différence ?
La scolarité administrative gère l’inscription : le fait de payer les droits d’inscription, l’inscription dans une formation, les bourses, la carte étudiante, tout ce qui est global. Pour la partie pédagogique, moi je gère l’inscription dans les cours. Pour la musicologie, il n’y a pas forcément des choix de cours, mais dans d’autres départements cela existe et on peut choisir un parcours fléché. C’est la principale différence.
- Au quotidien, en quoi consiste votre métier ?
Je m’occupe principalement des temps d’études. On a un enseignant qui gère les emplois du temps, moi ce que je fais ensuite, c’est la mise en place, notamment au niveau de la disponibilité des salles. Par exemple, on a des salles piano réservées pour nos étudiants. Certains cours ont absolument besoin de ces salles, d’autres non. Il faut caler des effectifs, faire des groupes en fonction des contraintes. On a une salle avec seulement dix pianos, donc on ne peut pas mettre douze étudiants dedans. Le quotidien c’est organiser des emplois du temps, organiser des calendriers d’examens, rencontrer des étudiants pour parler de leur projet, notamment du côté des L1 car il y a beaucoup de réorientations et il faut pouvoir les orienter vers les bons services. Finalement, je suis un peu la première personne qu’ils viennent voir quand ils ont des questions.
Il faut aussi savoir que les gestionnaires pédagogiques travaillent tous ensemble, quel que soit le département de l’UFR LSH. Je pense que c’est important de le souligner. On a des contacts réguliers et c’est justement cet échange que j’apprécie. On ne peut pas travailler tout seul, on n’y arriverait pas. Les étudiants croient parfois que je suis seule, mais non, il y a tout un réseau de services autour.
- Le département de musicologie n’est pas forcément celui qu’on connaît le mieux, pouvez-vous nous en dire plus ?
Le département de musicologie a environ 250 étudiants de la L1 au master MEEF et appartient à l’UFR Lettres et sciences humaines. Souvent on confond et on pense que les étudiants viennent faire de la musique. Non, c’est une licence de lettres, qui est donc principalement à visée recherche ou visée éducation avec le master MEEF par la suite. On a des cours de théorie de la musique, d’analyse de partitions. Il y a de la pratique instrumentale, mais ce n’est pas la partie majoritaire. Ils ont également des cours de pratique vocale sur lesquels ils s’investissent vraiment beaucoup et dont les étudiants sont très friands. D’ailleurs l’enseignante qui gère ce cours me disait que certains étudiants font le choix d’assister à tous les cours de cette matière, qu’ils soient en L1, L2, L3 ou master. Quand ils le peuvent, ils se libèrent et ils viennent assister et pratiquer. Sur les cours de L1, on a des étudiants de master MEEF qui participent et qui viennent faire de la direction de chœur puisque ça fait partie de leur concours pour le CAPES. Ils viennent s’entraîner sur les L1 qui sont un peu des cobayes. C’est vraiment un département à taille humaine. Je n’aime pas dire petit département, je préfère dire à taille humaine. Cela nous permet d’avoir une vraie connaissance des étudiants, que ce soit les enseignants ou que ce soit moi. Il y a une vraie cohésion et une vraie solidarité. Il y a des groupes d’entraide étudiants qui existent sur les réseaux, où ils se donnent des cours et se communiquent des informations. On fonctionne comme cela en musicologie et on aime bien.
- Vous êtes au département de musicologie ? Est-ce un choix lié à des affinités particulières ?
Pas du tout ! J’aime la musique comme un peu tout le monde je pense, mais je n’y connais absolument rien en solfège. Donc j’ai découvert un peu sur le tas ce que c’est. On travaille avec les conservatoires de Rouen, de Caen et de Grand-Couronne, ainsi qu’avec le CEFEDEM (ndlr : Centre de formation des enseignants de la danse et de la musique) et cela m’a obligée à me former, à essayer de comprendre les termes techniques pour savoir pourquoi plutôt ce cours plutôt qu’un autre. Mes étudiants pour la plupart, je dirais 90 %, sont inscrits dans une école de musique ou un conservatoire, donc ils sont clairement plus au point que moi là-dessus. Donc non, c’est complètement par hasard que je me suis retrouvée là, ce n’était pas un choix de ma part. Par contre, rester c’est clairement un choix parce que vraiment c’est génial de travailler avec des enseignants comme ceux que je côtoie, qui sont dans la recherche mais aussi dans le contact et dans l’humain.
- Vous êtes au contact direct des étudiants ? Est-ce que c’est quelque chose de primordial pour vous ?
Oui vraiment ! C’est pour ça que j’ai pris ce poste, pas forcément en musicologie, mais en tant que gestionnaire pédagogique. Avant, je travaillais dans les collèges et dans les lycées en tant que CPE contractuelle. J’ai aussi fait enseignante contractuelle pendant un temps. Donc vraiment, le contact avec les jeunes, c’est le plus important pour moi. Le fait que ce soit des étudiants, je me suis dit que cela allait tout changer et en fait pas tant que cela. Ils ont quand même vraiment besoin d’être entendus et d’être entourés parce que c’est un gros changement pour eux. Ils passent d’un lycée où ils ont affaire à des enseignants, des CPE, des surveillants à « je suis tout seul à l’université ». Un ancien directeur disait que j’étais un peu « leur phare dans la nuit » dans ce département, parce qu’ils me cherchent systématiquement pour avoir une information. Mon travail c’est d’avoir toujours des réponses à leur apporter, au moins pour les rassurer. Les gestionnaires pédagogiques, moi comme ceux de toutes les autres scolarités, on est là pour recevoir toutes les questions et pouvoir leur apporter au mieux ce petit soutien pour faire en sorte qu’ils ne soient pas tout seuls à l’Université. On prône l’autonomie évidemment, mais quelque part, il faut quand même leur donner des bases et on est là pour ça.