Charles Lanel, UFR Sciences et Techniques
Souffleur de verre, Atelier de soufflage de verre, UFR Sciences et Techniques
"L'avantage et la qualité du travail de l'atelier, est surtout la réactivité de fabrication des demandes, la réalisation sur mesure des pièces qui s'adaptent à leur recherche, mais surtout le relationnel direct avec l'utilisateur pour une meilleure compréhension."
- Présenter votre métier en quelques mots
Le métier de souffleur de verre au chalumeau est un métier très particulier exercé par environ 250 verriers (privé / public) en France.
C’est un métier de passion qui demande beaucoup de précision et de patience avant d’arriver à apprivoiser cette matière de silice visqueuse.
La formation nécessaire pour l’apprentissage de ce métier est un CAP et bac pro au lycée Dorian à Paris, qui est le seul en France à proposer cette formation publique. En moyenne chaque année, 8 verriers en sortent avec ces diplômes et, pour la plupart, avec un autre diplôme de taille, le diplôme de Meilleur Apprenti de France !
En ce qui me concerne je suis en charge de l’atelier de soufflage de verre de l’université de Rouen Normandie. Je suis à la disposition des laboratoires de l’Université pour la réalisation de pièces en verre à usage scientifique.
La réparation, la réalisation de pièces neuves et le prototypage sont mes principales activités au sein de l’Université.
Je réalise aussi de la verrerie sur mesure pour d’autres établissements de l’Éducation Nationale comme le lycée Corneille, l’INSA…
À l’atelier, en accord de l’Université, je prends 2 à 3 stagiaires souffleurs de verre par an, pour leur apprendre, en complément de leur formation, de nouvelles techniques et leur donner une expérience en immersion avec les futurs utilisateurs de leur verrerie.
- Quel impact à votre métier sur la vie étudiante / dans le cursus de l’étudiant ?
Nous travaillons quotidiennement en étroite collaboration avec les étudiants. Dès qu’ils ont un nouveau projet, sujet de recherche ou bien une réparation à faire sur de la verrerie c’est vers moi qu’ils se dirigent. Ensemble nous discutons et essayons de trouver une solution pour pallier leurs problématiques.
L’avantage et la qualité du travail de l’atelier, est surtout la réactivité de fabrication des demandes, la réalisation sur mesure des pièces qui s’adaptent à leur recherche, mais surtout le relationnel direct avec l’utilisateur pour une meilleure compréhension.
L’influence du métier de soufflage de verre sur le monde de la recherche, en particulier pour les étudiants, est direct, car sans verrerie il n’y a pas de recherche scientifique ! C’est pour cela que notre travail est pertinent et important : faire un travail de qualité tout étant rapide et efficace.
- Vous êtes lauréat du 26e concours Meilleur Ouvrier de France, partagez avec nous cette expérience.
En plus de mon travail à titre personnel et soutenue par l’UFR Sciences et techniques, j’ai décidé de m’inscrire en 2017 au concours des Meilleurs Ouvriers de France dans ma spécialité de souffleur de verre en verrerie scientifique.
Ce concours, pour tous les artisans, est un investissement personnel et professionnel énorme qui demande patience, réflexion et amour de notre métier pour relever ce défi.
Pendant 1 an et demi, j’ai ainsi travaillé sur la réalisation de mon œuvre tous les jours en dehors du temps de travail. L’Université a soutenu cette ambition, tant sur le point financier que sur la mise à disposition de l’atelier et je l’en remercie.
Il m’aura fallu passer par toute les émotions, positive comme négative, pour arriver au terme de 1 200 heures passées à l’atelier, à sortir ma réalisation.
En novembre 2018, j’ai eu l’immense joie d’apprendre que je faisais désormais partie de la famille des Meilleurs Ouvriers de France à l’âge de 27 ans. Quelle expérience extraordinaire gravée à vie ! Aujourd’hui je suis fier d’être MOF pour ma famille et j’espère à l’avenir transmettre cet amour de l’artisanat aux jeunes apprentis.