Camille Couvry, laboratoire DySoLab
Chercheuse associée au laboratoire DySoLab - EA7476 (Laboratoire des Dynamiques Sociales)
"La recherche doctorale que j’ai conduite en sociologie repose sur une enquête qualitative et ethnographique traitant des pratiques esthétiques au sein des élections de Miss, au prisme de la classe sociale et du genre."
Camille Couvry, chercheuse associée au laboratoire DySoLab (Laboratoire des Dynamiques Sociales) et docteure de l’université de Rouen Normandie, a remporté le Prix de thèse 2019 de la chaire de recherche Beauté(s) : découvrez ici son témoignage.
- Présentez-vous, en quelques mots.
Je suis actuellement ATEN à l’UFR des STAPS de l’université de Rouen Normandie et chercheuse associée au laboratoire de sociologie DySoLab. J’étudie principalement les pratiques esthétiques articulées à la position sociale, le genre et l’âge, notamment dans les concours de beauté et co-organise le séminaire « Corps et beauté». Mes expériences dans plusieurs projets de recherche collective m’ont également amenée à diversifier mes thématiques de recherche et à m’intéresser à la santé, au travail ou encore aux pratiques culturelles.
- Quel est le sujet de votre recherche ?
La recherche doctorale que j’ai conduite en sociologie repose sur une enquête qualitative et ethnographique traitant des pratiques esthétiques au sein des élections de Miss, au prisme de la classe sociale et du genre. Ce travail vise à comprendre ce que ces concours font aux jeunes femmes qui y participent et comment celles-ci se les approprient.
- Comment en êtes-vous venu à étudier ce sujet ?
L’intérêt social pour la beauté et les pratiques esthétiques est très prononcé mais cet objet d’étude était paradoxalement peu identifié et documenté en sociologie, c’est pourquoi j’ai orienté mes travaux vers ce sujet de recherche et ce, dès mon master. Après deux mémoires portant sur les discours et les représentations sociales associées à l’apparence esthétique chez les étudiants puis chez les agents recruteurs d’agences de travail intérimaire recrutant pour des emplois tertiaires avec contact clientèle, je me suis tournée vers l’enquête de terrain dans les élections de Miss. Le choix de ce terrain et des méthodes ethnographiques, m’a permis d’accéder aux pratiques esthétiques en train de se faire, dans un espace où celles-ci sont un ressort principal des activités sociales.
- Pouvez-vous nous livrer votre réaction à la réception du prix ?
Ce prix est associé à la création de la première chaire beauté(s) dans le milieu académique français qui montre l’intérêt croissant de la communauté scientifique pour cet objet d’étude. Je suis donc très contente d’avoir obtenu le prix de thèse et du développement à venir de travaux de recherche d’envergure dans ce domaine.
- Quelles perspectives cela vous ouvre-t-il ?
J’ai tout d’abord participé à la conférence inaugurale de la chaire beauté(s) qui s’est tenue au collège de France le 28 novembre dernier durant laquelle a eu lieu la remise du prix. J’y ai présenté ma thèse en 180 secondes. Je serai ensuite invitée à exposer mes recherches dans le cadre des séminaires associés à la chaire et dans des établissements de l’université Paris Sciences et Lettres. J’espère que ce prix pourra m’ouvrir des perspectives pour monter des projets de recherche sur les questions de beauté dans le cadre de post-doctorats ou de projets collectifs de plus grande ampleur. Ce prix m’offre aussi la possibilité de poursuivre mon intégration dans des réseaux de chercheur.e.s travaillant sur ces questions et de participer à rendre visible les travaux de recherche dans le domaine comme je le fais déjà grâce au séminaire « Corps et beauté » que je co-organise avec deux collègues Marion Braizaz (universités de Paris Descartes et Genève) et Eva Carpigo (université de Strasbourg) et dont deux séances ont déjà été organisées à l’université de Rouen Normandie dans le cadre des cycles de séminaire du laboratoire DySoLab.
La chaire de recherche Beauté(s)
Portée par l’université Paris Sciences & Lettres, la Chaire Beauté(s) est un lieu de recherche et de formation dédié à la réflexion interdisciplinaire sur la notion de beauté, qui bénéficie du mécénat de l’entreprise L’Oréal. Elle décerne chaque année son Prix de thèse qui récompense les meilleurs travaux autour de la notion de beauté.