Alexandre Boué-Raguet, étudiant engagé face à la crise sanitaire Covid-19
Étudiant en 3e année de médecine au sein de l’UFR Santé
"Cette expérience me permet d’appréhender la meilleure part de l'hôpital : celle où le corps hospitalier est uni et à travers lequel on aperçoit l’essence même de ce pourquoi il existe."
- Pourriez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Alexandre et je suis actuellement étudiant en 3e année de médecine au sein de l’UFR Santé sur le campus de Martainville.
- Quelles sont vos missions en cette période de crise sanitaire ?
Face à cette crise et en prévision d’une potentielle vague de malades comme ce fut le cas dans le Grand Est, une réorganisation des équipes soignantes sur le territoire a été entreprise. A ce titre nous avons été nombreux à nous porter volontaires pour soutenir les équipes soignantes. Pour ma part j’ai été appelé au service des urgences adultes du CHU à Charles Nicolles. Nous sommes par binôme et mon rôle est principalement d’orienter les patients arrivant par ambulance selon leurs symptômes. Pour ceux suspects du COVID19 nous les emmenons dans des box dédiés. Après m’être “sas-é” (avoir mis les protections nécessaires), j’assiste un(e) infirmièr(e) pour faire la première examination du patient. J’ai aussi participé au brancardage de ces patients dans les autres secteurs. Ensuite je suis chargé de désinfecter le box et les matériels utilisés à l’aide d’une préparation spéciale.
Au delà de cet aspect, par mon rôle de représentant étudiant, je me suis chargé avec mes 2 co-représentantes d’organiser la mobilisation des étudiants volontaires face à cette crise, en totale collaboration avec la faculté et nos professeurs qui sont aussi soignants à l’hôpital.
- Pourquoi avez-vous choisi de vous engager dans ce contexte ?
Je crois que pour nombre d’entre nous la question de cet engagement a très vite fait écho. Voilà maintenant 3 ans que nous évoluons dans le monde de la santé et face à ce besoin de renfort lancé par nos pairs, c’est de manière assez naturelle que nous avons répondu de manière positive. C’est un travail totalement bénévole, c’est dire la vocation que le soin est pour beaucoup d’entre nous. Personnellement, j’avais cette envie d’aider, j’ai donc saisi cette possibilité.
- Qu’est ce que cela vous apporte, à titre personnel, mais également dans le cadre de vos études ?
L’hôpital est un monde à part qui ma plait. Il a son propre fonctionnement, sa propre organisation. C’est un milieu dans lequel j’ai envie d’évoluer. Cette crise quant à elle, bien qu’inédite, sera peut-être amenée à se reproduire dans le futur lorsque je serai professionnel de santé, surement sous des aspects différents. Cette expérience me permet d’appréhender la meilleure part de l’hôpital : celle où le corps hospitalier (soignant et non-soignant) est uni et à travers lequel on aperçoit l’essence même de ce pourquoi il existe. A d’autres égards, vivre cette crise de l’intérieur m’a aussi permis d’affirmer ma vocation et de pouvoir remettre en question la place qu’a la santé aujourd’hui dans notre pays. Finalement c’est un peu, à mon sens, un acte citoyen.