Le rôle du CEROUEN est de travailler sur les sujets liés à l’olympisme et au paralympisme dans une approche transdisciplinaire. Sans surprise, c’est aussi ce que la Semaine olympique et paralympique propose à l’université de Rouen Normandie du 2 au 5 avril 2024. Outre de nombreuses sessions liées aux pratiques sportives, la culture sera mise en avant lors d’une cérémonie de clôture. Philippe Brunet, professeur des universités en Langue et littérature grecques anciennes à l’UFR LSH, met en scène un spectacle autour des œuvres de Pindare, illustre poète grec qui aimait célébrer les athlètes dans des odes.
Rencontre avec Philippe Brunet
Philippe Brunet est professeur des universités à l’université de Rouen Normandie et membre du laboratoire ERIAC. Il dirige le spectacle inspiré de l’œuvre de Pindare « La première Olympique » qui clôturera la Semaine olympique et paralympique 2024 à l’URN, le vendredi 5 avril 2024 à 16h30 dans le hall du campus Pasteur.
- Pouvez-vous vous présenter ? Quel rôle avez-vous à l’URN ? Quel est votre parcours ?
Je suis professeur à l’université de Rouen Normandie depuis 1999, après sept ans passés à l’université de Tours comme maître de conférences. Membre du laboratoire ERIAC, je suis actuellement responsable de la licence Humanités, licence créée en 2012 pour élargir la formation de Lettres classiques. Pour lutter contre ce déclin de la culture antique, j’ai créé la troupe Démodocos (du nom de l’aède aveugle de l’Odyssée) en 1995 et depuis, je forme des comédiens et des aèdes à Rouen et à Paris. Nous avons joué huit ans à Avignon, et fondé plusieurs festivals à Vaison-la-Romaine et Saint-Marcel dans l’Indre. La pièce de Sophocle, Antigone, a été jouée sur la colline de la Pnyx, antique siège de l’assemblée des citoyens, à Athènes, en 2022. J’ai aussi réalisé un film, Le double destin du roi Œdipe, qui a été diffusé au Louvre en 2021.
- Pouvez-vous nous parler du spectacle que vous mettez en scène pour la clôture de la Semaine olympique et paralympique ?
C’est l’occasion de faire connaître un auteur à la fois célèbre et trop peu connu, que toute l’Antiquité a vénéré, le grand poète lyrique Pindare, considéré comme inimitable et intraduisible. Il composait des chants en l’honneur des vainqueurs aux grands concours sportifs, notamment ceux d’Olympie. Pour la victoire de Hiéron de Syracuse, à la course à cheval, en -476, il a composé une ode magnifique, celle qui commence par ces mots : “L’excellence, c’est l’eau, mais l’or, comme un feu brûlant la nuit, saura se distinguer, surpassant toute arrogante richesse”. Nous avons créé cette pièce à Versailles et la jouons à Paris aux Dionysies. Nous la jouerons le 16 avril à Caen pour la journée L’Antiquité en Normandie et préparons une tournée en Grèce pour cet été. Or, ce chant complexe est une danse ; le premier sens du mot chœur, c’est bien la danse.
- Comment avez-vous travaillé dessus ?
J’ai passé trois mois à la traduire cet automne, tout en travaillant avec la troupe sur la chorégraphie de Fantine Cavé-Radet, ancienne étudiante helléniste de notre université et sur la musique composée par François Cam, docteur à l’ERIAC. Il y a des professeurs rouennais, des étudiants rouennais et parisiens. L’atelier chœur et théâtre antique de Sorbonne université nous a accueillis, et le FSDIE nous a financé les costumes.
- Pourquoi est-ce important de prendre part à cette SOP ?
Le message de l’Olympisme est à recueillir à la source grecque aussi bien que dans l’actualité de ses manifestations françaises. Si l’on pouvait concilier les deux et faire un peu entendre la voix des hellénistes, ce serait bien. L’effort sportif, couronné par le labeur poétique, se redouble d’un vrai et rigoureux travail de chant, de danse et de théâtre, sans concession à la facilité.
Rendez-vous vendredi 5 avril, de 16h30 à 17h
Hall du campus Pasteur
Dernière mise à jour : 03/04/24
Date de publication : 02/04/24