Octobre rose : tel est le nom de la campagne de communication lancée depuis plusieurs années et destinée à sensibiliser au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche. À cette occasion, Patrice Crochet, professeur hospitalier dans le service de gynécologie obstétrique du CHU de Rouen, nous éclaire sur le sujet.
- Présentez-vous en quelques mots.
Je suis PH dans le service de gynécologie obstétrique du CHU de Rouen, nouvellement arrivé depuis septembre 2021.
Je suis titulaire d’un DESC de chirurgie oncologique obtenu à Aix-Marseille Université en 2012. J’ai exercé à l’assistance publique des hôpitaux de Marseille pendant 8 ans avant de rejoindre l’équipe du CHU de Rouen. Je vais participer à la prise en charge des patientes atteintes de cancer du sein et de cancers gynécologiques, et renforcer l’équipe déjà composée des Dr Morgane Perrin et Clothilde Hennetier.
- Qu’est-ce que le cancer du sein ? Qui touche-t-il ?
Le cancer du sein reste le premier de la femme en termes de fréquence (58 000 nouveau cas par an en France en 2018), ainsi que la première cause de décès par cancer (12 000 par an). Il peut donc toucher toutes les femmes, et on estime qu’une femme sur 9 sera concernée au cours de sa vie. Cependant, la survie des patientes atteinte de cancers s’est améliorée au cours du temps, grâce à deux facteurs principaux : la détection de la maladie à un stade précoce grâce au dépistage par la mammographie et les progrès des thérapeutiques disponibles.
- Quelle est l’importance de la sensibilisation des femmes aux bons gestes et au dépistage régulier ? A partir de quel âge est-il recommandé de se faire dépister ? Quels sont les facteurs de risque ?
Un programme de dépistage organisé est proposé à toutes les femmes. En pratique, une invitation à réaliser un dépistage par mammographie est envoyée tous les 2 ans entre 50 et 74 ans. Cet examen sera relu par 2 radiologues différents afin d’améliorer le taux de détection.
Il faut insister sur l’importance de répondre à cette invitation au dépistage organisé. Ainsi, le nombre de cancers détectés dans le cadre du dépistage organisé en France est estimé à 50% seulement. Or on sait que ce système est le plus efficace pour détecter la maladie à un stade précoce à l’échelle de la population. Il est important de rappeler qu’un suivi gynécologique régulier est recommandé pour toutes les femmes adultes et qu’il comporte un examen clinique des seins.
L’âge recommandé du dépistage pour la population générale est de 50 à 74 ans, tous les 2 ans. En fonction du risque lié au antécédents familiaux, un dépistage plus précoce pourra être proposé, après avis d’un médecin onco-généticien.
Les principaux facteurs de risques sont : l’âge, la prédisposition génétique, un antécédent personnel de pathologie mammaire, un antécédent personnel d’irradiation thoracique.
- Les périodes de confinement ont causé une chute des dépistages. Quelles conséquences cela peut-il avoir ?
Les conséquences de la pandémie COVID sur le dépistage sont encore difficiles à mesurer. Cependant, l’accès au plateaux de radiologie a été perturbé pendant de long mois, notamment en 2019. Une baisse des taux de première consultation pour cancer du sein de 30% a ainsi été reportée entre 2019 et 2020 dans certains grands centres en région parisienne. Il est important de faire passer ce message : grâce à la vaccination, le système de santé dans notre région est actuellement prêt à remplir toutes ses missions de dépistage et de prise en charge de ce cancer, et il faut inciter les femmes qui ont dû reporter leur suivi pendant la période COVID à reprendre contact avec leur gynécologue.
Toutes les informations sur Octobre Rose ici
Pour toute question, n’hésitez pas à contacter le service de Médecine préventive de l’université de Rouen Normandie.
Dernière mise à jour : 21/10/21
Date de publication : 19/10/21