Alors que son existence est approuvée depuis le 8 août 2023 par le CIO (Comité international olympique), le CEROUEN a profité de la Fête de la science pour procéder à son lancement officiel. Après le CERO de l’université de Franche-Comté, le CEROUEN devient ainsi le deuxième centre d’études et de recherches olympiques sur le sol français, le 65e au monde. Pour l’occasion, des représentants du CNOSF (Comité national olympique du sport français), du comité d’organisation de Paris 2024, de la région Normandie, de la DRAJES (Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) et du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche avait fait le déplacement. L’occasion de présenter les projets du CEROUEN et de l’université de Rouen Normandie en matière d’olympisme.
« Le projet du CEROUEN est pertinent. Si je prends la métaphore du sportif de haut-niveau, vous visez juste, vous visez haut et vous visez bien », énonce Éric Journaux, inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche et référent olympique et paralympique du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. « Vous visez juste parce qu’il y a une histoire. Vous n’êtes pas hors sol. Vous avez un ancrage, des expériences passées et avérées. Vous êtes dans le bon tempo et vous capitalisez dessus. Vous visez haut parce que vous ne vous êtes pas simplement fixés l’ambition d’être un projet local d’université pour elle-même et par elle-même, mais vous cherchez à emporter et fédérer les acteurs et les énergies. C’est important car ce n’est pas facile. Et vous visez loin car vous vous inscrivez dans la durée avec les transformations autour des transitions socio-écologiques et du développement durable. Vous n’appréhendez pas le sujet de l’olympisme et de ses valeurs comme quelque chose d’à part dans votre projet d’établissement, c’est un élément totalement intégré, avec toute la transversalité qui en découle ».
Comme l’explique le Professeur Nicolas Chanavat, chargé de mission “Université Olympique et Paralympique” de l’URN et vice-président de l’ANOF (Académie nationale olympique française), « le CEROUEN a pour principal objectif de fédérer, de stimuler les énergies, de rendre visible les actions, à la fois de recherche et de formation qui sont menées autour des valeurs de l’olympisme et du paralympisme. Cette structure, par essence pluridisciplinaire, souhaite s’enrichir de toutes les unités de recherche et de toutes les composantes de l’URN. L’idée est de développer des projets interdisciplinaires, transversaux portant sur l’inclusion, la santé, le sport, la performance, l’événementiel ou encore les transitions socio-écologiques ».
Le CEROUEN se bases sur trois grands axes :
- La recherche, avec des projets de recherche internationaux et publications sur les nouvelles pratiques olympiques, des PIA (Programmes d’investissement d’avenir) notamment sur la haute-performance des (para)athlètes, des séjours doctoraux à Olympie dans le berceau de l’olympisme, des événements scientifiques autour des valeurs de l’olympisme, et un programme de bourses de recherches olympiques.
- La formation, avec des conférences et wébinaires sur les nouveaux défis del’olympisme, des séjours immersifs à l’étranger pour découvrir les institutions olympiques, des stages et alternances au sein d’entités olympiques, des enseignements portant sur les innovations technologiques, sociales et organisationnelles des Jeux Olympiques et Paralympiques, un simulateur informatique sur la bonne gouvernance des organisations olympiques et sportives.
- La responsabilité sociétale, qui propose des formations et accompagnements auprès de la société civile, coordonne des collaborations avec le monde socio-économique, sportif et culturel et des partenariats avec les autres CERO.
Ils parlent du lancement du CEROUEN
Laurent Yon
Président de l’université de Rouen Normandie
« C’est vraiment une fierté de participer au lancement de ce CEROUEN. Une fierté notamment grâce à votre présence. Cette cérémonie prend toute sa place dans le cadre de la Fête de la science. Logiquement cette année elle est dédiée à la thématique science et sport. Le sport qui est par essence pluridisciplinaire et donc totalement en lien avec l’ADN de notre université qui est pluridisciplinaire. Ce que je tiens également à dire c’est que le CEROUEN est un élément qui s’inscrit dans la stratégie globale de l’université de Rouen Normandie. L’URN veut être une université de référence dans le domaine des transitions socio-écologiques et du développement durable. C’est dans ce cadre, dans ce contexte, que s’inscrit le lancement du CEROUEN. Nous nous inscrivons dans la durée, dans une dimension post Jeux Olympiques. Nous voulons entraîner toute la communauté universitaire derrière nous grâce à toute la pluridisciplinarité que peut offrir l’URN ».
Nicolas Chanavat
Chargé de mission “Université Olympique et Paralympique” de l’URN et vice-président de l’ANOF
« Pierre de Coubertin, qui a grandi en Seine-Maritime au château de Mirville, disait « Je pense qu’un centre d’études olympiques contribuerait plus que tout autre chose à préserver et à faire avancer mon travail ». C’est ainsi que le centre d’études olympiques du CIO est créé en 1982. En 2010 nous co-fondons avec quatre autres enseignants-chercheurs de l’ANOF, le centre d’études olympiques français. En 2019, l’université de Franche-Comté fonde le CERO, le premier centre d’études olympiques français. Et aujourd’hui le CEROUEN devient le 65e au monde ».
Olivier Meneux
Responsable éducation jeunesse et engagement social du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024
« Je félicite le CEROUEN au nom de Tony Estanguet. Nous sommes absolument ravis de voir l’émergence d’un acteur comme l’URN exister en Normandie, rayonner au-delà et poser la question du temps long. Paris 2014 s’inscrit dans le temps court, nous disparaitrons après les JO et les JP. Notre condition d’existence est celle de la coopération et de la préservation de ce que nous aurons pu monter avec vous. L’olympisme, c’est la coopération, la possibilité d’un élan commun, d’un partage. Poser la question des dynamiques dans ce temps long c’est extrêmement important : comment faire levier sur la société et mettre en avant que le sport peut beaucoup de choses, que les JO ce ne sont pas qu’un événement sportif ? Ils sont beaucoup plus. L’olympisme et le paralympisme sont des questions éducatives, culturelles. Par conséquent, la question de la formation et de la recherche sont bien présentes ».
Stéphane Hatot
Membre du bureau exécutif et chargé de la culture olympique du CNOSF
« Quel est le rôle du CNOSF en matière de culture olympique ? On pense généralement au rôle de gestion et direction des délégations françaises qui participent aux compétitions du CIO, mais ce n’est pas son seul rôle. Le CIO confie à tous les CNO, 206 dans le monde, le soin de promouvoir les valeurs de l’olympisme telles qu’elles sont énoncées dans la charte olympique, mais aussi de développer le mouvement olympique sur son territoire. Or, il y a quelques années, la Présidente du CNOSF Brigitte Henriques a rencontré le Président du CIO Thomas Bach. Et il lui a fait remarquer que bien que la France soit le pays de Pierre de Coubertin et il était l’un des pays qui parlait le moins d’olympisme. C’est ainsi qu’a été créé un service culture olympique. Et quoi de mieux pour diffuser ces valeurs olympiques que de créer un nouveau centre d’études et de recherches olympiques ? Qu’est-ce que propose le CEROUEN ? De mettre en place des enseignements étudiants autour des valeurs olympiques. De mettre en place des formations auprès de la société civile autour de l’olympisme. De faire des partenariats sportifs et culturels avec le monde socio-économique sur l’olympisme. C’est tout ce qui permet d’acculturer un maximum de personnes aux idéaux et aux valeurs olympiques que nous défendons. Et ces étudiants qui auront été sensibilisés à tout cela, eux aussi seront des prescripteurs pour ensuite développer ces valeurs ».
Aline Louisy-Louis
Vice-présidente Sport, Nautisme, et Jeunesse de la région Normandie
« Je suis ravie de cette création parce que c’est un maillon qui nous manquait dans la politique régionale du sport de haut-niveau ».
Edwighe Van-Saene
Déléguée régionale académique adjointe à la jeunesse à l’engagement et au sport
« Nous ne pouvons que nous réjouir que les valeurs de l’olympisme et du paralympisme que nous promouvons quotidiennement à travers nos actions : respect, amitié, égalité, courage, excellence, détermination, inspiration… soient ainsi placées au centre d’un projet de recherche. Il faut cesser de considérer le sport et ses valeurs comme une discipline à part et les appréhender dans toute leur transversalité en appréciant ce qu’ils apportent en termes de valeurs sociétales, mais également comme un vecteur d’innovations dans de nombreux domaines. L’olympisme est un objet qui dépasse largement le cadre de la compétition et je ne doute pas qu’il impulse des études de grandes qualités ».
Éric Journaux
Inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche et référent olympique et paralympique du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche
« Vous avez fixé une ambition qui est claire et précise. Ce n’est pas théorique et intellectuel, vous êtes vraiment inscrits dans une logique à tous les échelons territoriaux de co-construction. Vous mettez aussi en place une organisation cohérente, ce n’est pas quelque chose d’artificiel ou qui ne s’intègre pas dans le projet de l’Université ».
Date de publication : 13/10/23