Que seraient les études sans les bibliothèques universitaires ? Une table avec de vifs échanges pour un travail de groupe, la recherche d’un livre très spécifique pour trouver l’angle original d’un exposé, l’accueil d’un personnel qui prend plaisir à conseiller les étudiants, la création de fiches de révision à partir de nombreux livres divers et variés, autant d’éléments qui font le charme des BU et aident à la réussite des études. La bibliothèque universitaire de Mont-Saint-Aignan ne fait pas exception à la règle. Présente sur le campus depuis 1965, elle va beaucoup changer dans les années à venir puisqu’une nouvelle BU, appelée aussi learning center, va voir le jour d’ici 2029. Franck Le Derf, vice-président du Conseil d’administration, en charge des ressources et du patrimoine immobilier, évoque le sujet avec nous en quatre points.
LE CALENDRIER
« Pour l’instant, nous sommes dans le concours de marché de la maitrise d’œuvre : quatre candidats doivent rendre leur copie pour fin 2024. À partir de là et jusqu’à janvier 2026, ce sera la phase de finalisation des études de conception, pour peaufiner ce que nous voulons exactement. Viendra ensuite la préparation du dépôt de permis de construire qui aura lieu en juin 2026. Les travaux seront lancés à l’automne 2026 et dureront deux ans, s’il n’y a pas de retard. Évidemment, il faudra compter aussi un petit temps d’aménagement et d’installation, ce qui conduira à une ouverture effective pour 2029. Il faut noter qu’il n’y aura aucune fermeture. Les activités de documentation seront juste transférées d’une BU à une autre. »
Le financement
Ce projet de learning center a reçu un financement de 30 millions d’euros dans le cadre du contrat plan État-Région (CPER) 2021-2027 : 15 millions de l’État, 15 millions de la Région Normandie. Ce financement a été complété par un apport de 15 millions de la métropole de Rouen Normandie.
À noter que les études de programmation pour le projet d’une nouvelle bibliothèque universitaire avaient été financées dans le cadre du précédent CPER 2015-2020.
LE BÂTIMENT
« Comme nous n’avons pas encore choisi le cabinet d’architecture, nous ne savons pas encore à quoi va ressembler la future BU. Ce que nous pouvons dire, c’est qu’elle sera d’environ 8 000 m2, dont 7 300 m2 de surface utile, dans le prolongement de la BU actuelle, juste derrière celle-ci. Ce sera un site indépendant. Il y aura toujours du rayonnage, comme aujourd’hui, mais avec un espace de stockage beaucoup plus important car l’ensemble du sous-sol le permettra. Nous prévoyons un bâtiment connecté, avec toutes sortes de nouvelles technologies et d’outils numériques ainsi qu’un grand nombre de salles de travail de différentes capacités. C’est ce que veulent les étudiants, des lieux pour travailler en groupes. Il y aura également un étage administratif, puisque nous allons aussi intégrer les bureaux du SCD (Service commun de documentation) et ceux des PURH (Presses universitaires de Rouen et du Havre). Les PURH auront d’ailleurs un espace vitrine qu’elles ne possèdent pas actuellement. Nous comptons aussi avoir une cafétaria du CROUS ainsi qu’un espace culturel qui permettra de présenter des expositions.
En résumé, dans le dossier d’expertise, nous avons demandé : 680 places de consultation, 25 à 30 salles en petite jauge, 130 places de salles de travail en groupes, 4 200 mètres de rayonnage linéaire, 5 300 mètres de documents en magasin en sous-sol, avec encore de la marge pour le stockage dans le futur, ainsi qu’une centaine de places à la cafétaria. »
UN LEARNING CENTER
« Nous appelons couramment cela BU, mais en réalité, nous allons bâtir un learning center, une bibliothèque du futur comme on en voit se construire dans de nombreuses universités. Ce sera aussi un lieu de vie pour les étudiants. Le SCD aime faire évoluer son offre avec un aspect culturel au sens large et nous allons continuer sur cette voie. Nous aimerions aussi que ce soit un bâtiment ouvert sur la société. Certes, il sera évidemment en priorité destiné aux étudiants et au personnel, mais nous envisageons également l’ouvrir du lundi au dimanche avec une grande amplitude horaire pour que les habitants de la ville puissent aussi y accéder.
Nous nous inspirons en visitant les learning centers d’autres universités pour prendre des idées. Nous voulons quelque chose de fonctionnel. Même si cela reste un bâtiment vitrine, nous voulons quelque chose de sobre et ce sera un critère pour le choix des architectes. »
LES PÔLES DOCUMENTAIRES
« Nous allons aussi réfléchir à intégrer les pôles documentaires de LSH. Il y a une réflexion en amont pour une potentielle migration en 2029. Mais nous allons travailler en concertation, avec les étudiants, les personnels, les pôles documentaires concernés afin d’étudier la pertinence et les modalités de cette intégration. Nous allons mettre en place des groupes de travail, faire un inventaire de ces BU et de leur utilisation. À l’issue de ces discussions, nous déciderons de l’intégration de ces pôles à la nouvelle BU ou de leur maintien. »
Date de publication : 10/07/24