Pierre Rongère 1929 – 2018
C’est un voyage dans l’espace, de Corrèze en Normandie, en passant par Paris la reconnaissante chez P. Frégnac, l’Estuaire d’Honfleur de Y. Gay, Brive la natale et la muséale, Bourges la complice, Rouen dans la galerie Médiane et Amourette.
Avec des escapades chez Gaudi le coloré, dans les villages bleus de Tarragone, l’arrière-pays de Cézanne, la « Terre d’ombre » de Sienne.
Des retours de Voltera ou d’Égypte.
Mais aussi dans notre jardin aux « Herbes relevées » jusqu’aux grands « Paysages lisses et blancs ».
C’est un voyage dans le temps des cours du soir de l’École des Beaux-Arts aux dernières cimaises du Rive Gauche en 2010. Une vie d’homme dans le cercle du « Corps d’une femme » et celui de la famille. Une vie d’artiste marquée par la pratique solitaire et exigeante de la peinture dans un atelier en sous-sol, à l’odeur de tabac et de térébenthine. La passion partagée dans des expositions de groupe. C’est un « Inventaire » à la Rongère : tableaux, collages, lithographies, aquarelles, dessins, monotypes, sculpture, eaux-fortes, Usin’art, papiers marouflés, peints, découpés, déchirés, accompagnés de traits poétiques dans de petits cahiers de soie.
C’est un voyage intérieur, un formidable « Champ secret » où s’est accomplie une lente « Migration » vers une peinture de plus en plus méditative et accueillante de celui qui la regarde. Parfois figurative, parfois enclose dans des vignettes ou des « Fenêtres », elle en est venue à se tenir « À la lisière » d’un « Lointain pays », d’un monde qu’on devine quand « La nuit glisse », quand les barrières sont devenues inutiles et qu’on finit par emprunter « Le chemin que je ne sais pas ».
C’est un voyage de mémoire, un hommage au peintre et au père qu’il a été pour que, de son territoire, perdurent les « Traces » de ses couleurs comme « Un soleil dans un sous-bois ».
Sylvaine Haudebourg-Rongère
* Les expressions entre guillemets sont des titres d’oeuvres.
Dernière mise à jour : 15/04/21
Date de publication : 24/03/21