Le 2 octobre 2019, suite à la catastrophe de Lubrizol, l’université de Rouen Normandie constituait un groupe d’expertises transverses sur l’analyse des risques et la gestion de crise. Pluridisciplinaire, il se compose de quinze enseignants-chercheurs issus des disciplines suivantes : Physique/Combustion, Chimie, Environnement (Sol, Sédiment, Eau), Santé, Géographie, Sociologie, Psychologie, Droit. Leurs actions ont vocation à :

• Apporter une expertise sur la nature de l’accident et son impact, au regard des informations collectées et/ou mises à disposition,
• Communiquer de manière avisée et en toute transparence,
• Être force de proposition auprès des collectivités et des acteurs concernés,
• Apporter un conseil interne à la demande de la présidence de l’Université dans la gestion de crise.

Le groupe d’expertises a rencontré fin 2019 et début 2020 de nombreux partenaires institutionnels, dans l’objectif de mener à bien deux projets d’ampleur – COP HERL et l’Observatoire des Risques, nécessitant un soutien financier des différentes parties prenantes (État, Région, Métropole, etc.). Compte-tenu de la situation sanitaire, ces échanges, interrompus, ont repris début septembre 2020. À ce titre, une réunion a eu lieu le 1^er septembre 2020 à l’Hôtel de Région à Rouen en présence de Messieurs le Préfet, Pierre-André Durand, le Président de Région, Hervé Morin, et le Président de la Métropole et Maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol.

Le projet COP HERL (COnséquences Potentielles pour l’Homme et l’Environnement, perception et RésiLience) a pour objectifs de :

• Caractériser l’incendie et ses conséquences potentielles sur l’environnement et l’Homme,
• Apporter des réponses sur la perception des risques, la gestion de crise et la résilience du territoire.

Il mobilise 19 laboratoires (dont certains multi-établissements – université de Rouen, Caen, Le Havre et INSA Normandie).

Estimées à une durée de trois ans, ces investigations pluridisciplinaires et transverses portent plus spécifiquement sur l’identification des produits émis lors de l’incendie et leur potentielle toxicité, la dispersion des suies, la contamination éventuelle des sols, sédiments et eaux, l’exposition des populations, leurs perception et comportements ainsi que ceux des acteurs territoriaux, enfin, les stratégie d’adaptation et de résilience.

Dans le cadre de ce projet, plusieurs actions ont d’ores et déjà été menées, malgré l’absence de financements à ce stade. Ainsi, des prélèvements ont été effectués dans les zones de l’agglomération rouennaise et dans des régions plus éloignées, situées sous le panache de fumée. Une enquête portant sur les expériences vécues par les populations le 26 septembre 2019 a également été menée par le laboratoire IDEES.

Une restitution de cette enquête, Culture du risque et comportement de la population lors de l’incendie du 26 septembre 2019, se tiendra le vendredi 25 septembre 2020 au 106 à Rouen. L’événement est ouvert à tous, sur inscription préalable. Tous les détails sur le site de la Métropole Rouen Normandie.

La catastrophe de Lubrizol et ses impacts environnementaux et sociétaux, la crise sanitaire et ses conséquences économiques ont récemment démontré la difficulté à faire face aux crises, qu’elles soient locales ou globales. Elles permettent également de constater les interactions entre les risques naturels, industriels, sanitaires, économiques et sociétaux, et la nécessité de travailler de manière transversale et globale afin de mieux en appréhender les mécanismes et conséquences potentielles.

Dans un territoire normand particulièrement concerné par les risques industriels et environnementaux, l’université de Rouen Normandie engage donc la réflexion sur la création d’un observatoire régional des risques avec l’ensemble des acteurs : partenaires de l’enseignement supérieur normand, État et collectivités territoriales, Groupements d’Intérêt public, entreprises, etc.

L’Observatoire aura ainsi pour ambition de proposer une vision des risques sur l’ensemble du territoire normand, afin de prendre les mesures d’anticipation, d’atténuation et d’adaptation, en mobilisant les structures existantes et le regard pluridisciplinaire de la Recherche normande.