Tyson Demarest, étudiant de retour de césure

• Présentez-vous ! Qui êtes-vous ? Quelles études suivez-vous au sein de l’université de Rouen Normandie ?

Je m’appelle Tyson Demarest, j’ai 37 ans, je suis Américain et je suis en troisième année de médecine. Bien que mes études soient ma priorité, je trouve du temps pour participer à des projets technologiques en parallèle, ce qui représente une activité créative pour moi. J’ai pris une année de césure pour travailler sur un projet qui me tient à cœur, appelé TouchPoint. Ce projet vise à améliorer l’accessibilité des appareils tactiles pour les personnes malvoyantes.

• Comment avez-vous eu connaissance du dispositif « césure » au sein de l’établissement ?

J’ai découvert la notion de césure grâce à des amis de l’UFR Santé. En tant qu’Américain, ce concept m’était étranger, mais je suis extrêmement reconnaissant de cette opportunité qui m’a permis de mettre en pause mes études principales pour me concentrer sur un autre projet qui me passionne. Ce fut une chance rare et précieuse de pouvoir m’éloigner temporairement de mes études pour explorer un domaine alliant la technologie et la santé.

• Avez-vous bénéficié d’un accompagnement, qu’il soit pédagogique, administratif ou financier ?

Oui, j’ai reçu un excellent accompagnement de la part du BAIP (Bureau d’aide à l’insertion professionnelle) et de Pepite Normandie. Ils m’ont aidé à orienter mes efforts et à m’assurer que je restais sur la bonne voie pour mon projet. Un des conseils importants qu’ils m’ont donnés a été de procéder à de nombreux tests et recherches de marché avant de trop investir dans le développement du produit. Cela a été un peu difficile pour moi, car j’aime vraiment créer, mais leurs conseils m’ont aidé à mieux structurer le projet.

• Parlez-nous un peu plus de votre projet de césure.

Mon projet de césure consistait à développer TouchPoint, un système de retour tactile conçu pour améliorer l’accessibilité des appareils tactiles pour les personnes malvoyantes. L’idée est de permettre aux utilisateurs d’interagir avec l’écran à travers des sensations tactiles plutôt que de dépendre des indices visuels ou auditifs. Le projet a débuté par une étude de marché approfondie, suivie de la création d’un prototype fonctionnel. J’ai également travaillé sur le dépôt de brevet pour protéger la technologie. J’ai eu l’occasion de tester le prototype avec des utilisateurs réels, ce qui m’a permis d’affiner le produit.

• Votre projet est très concret. Continuez-vous à travailler dessus même après avoir fini votre césure ?

Je continue à maintenir le projet en vie, mais sous un aspect plus administratif. Je gère les exigences liées au brevet et je suis actuellement à la recherche de groupes ou d’organisations qui pourraient prendre en charge le développement de TouchPoint. Mon objectif est de montrer son fonctionnement et ensuite céder les droits à une organisation de bienfaisance capable de le développer davantage. J’espère que cette technologie sera utilisée pour améliorer l’accessibilité, peu importe qui la développe.

• Maintenant que vous êtes de retour à l’Université, quels ont été les bénéfices que vous retirez de cette expérience ?

Le temps passé à l’extérieur de l’Université m’a permis de retrouver ma concentration et de revenir avec une nouvelle énergie. Mon expérience a été un peu unique, car j’ai aussi pu passer du temps avec ma famille aux États-Unis pendant la césure, ce qui a facilité mon adaptation à la France. Aujourd’hui, je me sens beaucoup plus chez moi à Rouen. En ce qui concerne les bénéfices tangibles pour mes études, j’ai beaucoup appris sur l’industrie des dispositifs médicaux, ce qui a élargi ma perspective sur la manière dont je pourrais un jour devenir médecin-chercheur après l’internat.

• Cela n’a pas été trop difficile de reprendre vos études ?

Reprendre les études n’a pas été facile. Parler à nouveau français et étudier un tel volume de matière en médecine, c’est un peu intimidant. Cependant, les professeurs ont été extrêmement professionnels, et mes camarades de classe ont été d’une grande aide pour me remettre à niveau. Grâce à leur soutien, la transition a été beaucoup plus facile et je me sens à nouveau sur la bonne voie.

• Conseillerez-vous à d’autres étudiants de se lancer ?

Absolument ! Chaque situation est unique, donc cela ne convient pas à tout le monde, mais si un étudiant est passionné par un projet parallèle et veut l’explorer, il y a toujours du temps pour le faire. Avoir le statut d’étudiant durant ces projets est un grand avantage, car cela permet de rester connecté à l’Université tout en poursuivant des objectifs personnels. Je recommande vivement ce programme, s’il semble être la bonne opportunité pour l’étudiant intéressé.