Chaque année depuis 9 ans, la Semaine olympique et paralympique (SOP) permet de fédérer la société française autour de la thématique du sport. Que ce soit dans les écoles, les associations, les collectivités territoriales ou dans les établissements d’enseignement supérieur, le début du mois d’avril est consacré à l’olympisme et au paralympisme. Si les Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de Paris 2024 ont été un gigantesque succès populaire, sportif, financier, médiatique, la question de l’héritage se pose. De plus, la France se projette déjà sur 2030 et les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver qui se dérouleront dans les Alpes françaises. Autant de raison de conserver la dynamique de la SOP.
À l’université de Rouen Normandie, c’est le CEROUEN qui s’est attelé à l’organisation de l’événement, proposant une belle semaine de conférences, de rencontres, de tables rondes et d’activités sportives. Retour sur une semaine lors de laquelle l’inclusion, le handicap et le paralympisme auront eu une place toute particulière.
Quand on a l’honneur de recevoir Marie-Amélie Le Fur, triple championne paralympique (100m en 2012, longueur et 400m en 2016), quadruple championne du monde (100m, 200m, 400m et longueur) et présidente du Comité paralympique et sportif français depuis 2018, avoir une journée dédiée au handicap et à l’inclusion semble inévitable. C’est ce que le CEROUEN et son directeur Charly Machemehl ont organisé ce jeudi 3 avril. Après l’énorme succès des Jeux Paralympiques de Paris 2024, c’était totalement logique. Marie-Amélie Le Fur a introduit la journée, évoquant son expérience et ses 26 médailles remportées au niveau international. Elle a parlé de l’importance de poursuivre la mise en avant des valeurs des Jeux Paralympiques, de celle d’intégrer au mieux les étudiants en situation de handicap au sein des universités et d’adapter l’environnement aux pratiques parasportives afin d’ouvrir le champ des possibles au personnes en situation de handicap. Accompagnée de la maire de Mont-Saint-Aignan Catherine Flavigny, de Philippe Pareige, vice-président de l’URN, notamment en charge du CEROUEN, de Pascal Hilber, chargé de mission handicap de l’URN et de Charly Machemehl, directeur du CEROUEN et maître de conférences à l’UFR STAPS, Marie-Amélie Le Fur a lancée la journée et lancé la suite du programme, passant la main à plusieurs enseignants-chercheurs qui travaillent sur le sujet du handicap et de l’inclusion avant de partir rejoindre des élèves de CM1, CM2 et 6e de Mont-Saint-Aignan et de continuer son rôle d’ambassadrice du paralympisme.
Une session spécifique « sport, handicap et inclusion »
Du Côté de l’Université, ce sont ensuite Amaël André, professeur des universités et membrs du CIRNEF, Maxime Tant, maître de conférences en Sciences de l’éducation et de la formation et membre du CIRNEF, Benoit Louvet, maître de conférences au CETAPS, Jonas Didisse docteur en sciences économiques, chercheur associé au LASTA et Diane Bedoin, professeure en sciences du langage et membre laboratoire DYLIS qui sont venus évoquer le sujet via le prisme de leurs recherches. Diane Bedoin travaille notamment sur la surdité. « L’occasion est offerte de s’interroger sur les liens entre surdité et handicap : de nombreux sourds ne se considèrent pas comme handicapés mais comme membres d’une communauté linguistique et culturelle spécifique. De ce fait, j’ai cherché à transmettre les résultats de cette étude qui s’intéresse au statut des sportifs sourds : sont-ils des sportifs comme les autres, comme les entendants ? Se reconnaissent-ils dans le handisport ou le parasport ? Quelle place pour le deaflympisme (jeux olympiques silencieux qui ont fêté leur centenaire en 2024) aux côtés de l’olympisme et du paralympisme ? Ces questions sont complexes et les réponses varient pour les sportifs amateurs ou pour les athlètes de haut niveau », explique-t-elle.
De son côté, Maxime Tant est venu parler avec ses collègues Benoit Loubet, Jonas Didisse et Amaël André, de l’influence d’un programme handisport sur les perceptions des élèves envers leurs pairs en situation de handicap. Le maître de conférences revient sur cette recherche : « Je m’intéresse à l’inclusion en EPS et dans les activités sportives scolaires et universitaires, de la maternelle jusqu’à l’université, des élèves et étudiants en situation de handicap. Nos recherches, qui s’appuient sur un travail collaboratif avec 30 étudiants de Master MEEF de l’INSPE, démontrent que les attitudes des élèves envers l’inclusion de pairs en situation de handicap évoluent très favorablement. Ainsi, un programme de sensibilisation via la pratique handisport est un moyen efficace pour changer positivement les croyances et les stéréotypes des élèves, pour développer des réactions émotionnelles plus enthousiastes envers la différence et in fine pour construire des intentions plus fortes envers l’inclusion. Au travers de la communication de cette recherche collaborative appliquée nous avons voulu démontrer la faisabilité et l’impact de tels programmes dans le but de motiver davantage d’acteurs, d’enseignants, d’éducateurs, d’entraineurs à les organiser dans leurs établissements respectifs afin de rendre l’environnement éducatif plus accueillant et inclusif. C’est aussi, un enjeu fort pour la formation initiale des futurs enseignants ».
Une championne paralympique et… un champion paralympique
Outre Marie-Amélie Le Fur, l’URN a eu le plaisir de recevoir un autre champion paralympique en la personne de Florian Merrien, titré en tennis de table lors des Jeux Paralympiques de 2008 à Pékin. Il est venu prendre part à une table ronde sur le sport organisée par le BDE de l’UFR STAPS. D’ailleurs le BDE de l’UFR STAPS s’est montrée particulièrement investi puisqu’il ont aussi mis en place deux ateliers de parasport, rugby fauteuil et torball, pour les élèves des écoles primaires de Mont-Saint-Aignan et organisé un tournoi d’esport sur le jeu Super SmashBros Ultimate.
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LA SOP C’EST AUSSI…
Si cette année handisport et paralympisme ont été mis en avant, ce fut loin d’être les seuls sujets. L’héritage des JOP 2024, l’enjeu du sport-santé, les relations entre les athlètes et leurs sponsors, les Jeux Olympiques et Paralympiques et l’environnement, ainsi que la baignade dans la Seine sont autant de thématiques qui ont été abordées par des chercheurs de l’université de Rouen Normandie mais également de nombreuses autres universités, ainsi que par des membres du monde associatifs ou de collectivités locales.
Date de publication : 08/04/25