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Paris 2024 – Moment de célébration pour la France et… l’URN

Depuis le 13 septembre 2017 et l’attribution officielle des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 à la ville de Paris, ceux-ci sont dans toutes les têtes. D’abord rêves lointains à l’idée de voir cette compétition sportive ultime de ses propres yeux, les rêves sont devenus de plus en plus concrets. Les fans ont pu prendre leurs billets, l’organisation a recruté des volontaires et les chercheurs de l’université de Rouen Normandie ont poursuivi leurs travaux sur l’olympisme et le paralympisme. Pendant plus d’un mois, les Jeux Olympiques et Paralympiques ont fait vibrer le monde, la France et même l’URN. Nous vous proposons de revivre cette grande fête avec nous.

Les étudiants et les personnels de l’URN à Paris 2024

Merci à tous ceux, personnels comme étudiants, qui nous ont envoyé des photos pour personnaliser cet article.

Parmi les personnels de l’URN, Océane Aubert, responsable du Bureau de la vie étudiante, a eu le plaisir de voir sa sœur Aurélie décrocher le titre paralympique en boccia, être porte-drapeau lors de la cérémonie de clôture et éteindre la flamme lors de la cérémonie de clôture. Elle nous raconte comment elle a vécu ce moment.

« Je suis très fière de ma sœur. Si je devais résumer mon expérience des Jeux Paralympiques, je dirais que celle-ci m’a procuré une joie indescriptible. D’une part, grâce au public toujours plus nombreux qui vient encourager les athlètes d’une discipline assez peu connue, la boccia. Mais aussi, une immense joie lorsque ma sœur jumelle a remporté la médaille d’or. Et que dire de la cérémonie en apothéose, où elle a eu l’honneur de porter le drapeau tricolore, ainsi que le privilège d’éteindre la flamme de cette compétition ».

Le CEROUEN à Paris 2024

Le CEROUEN, le Centre d’études et de recherches olympiques de l’URN, a évidemment pris part à Paris 2024. Son directeur* Nicolas Chanavat et le président de l’Université Laurent Yon ont participé à de nombreux évènements. Le CEROUEN a mis en avant ses recherches et fait plusieurs présentations, notamment auprès de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau, mais aussi de membres du CIO, du CNOSF, du CPSF ou encore de l’ANOF. Par ailleurs, le CEROUEN a été présent lors de nombreux moments majeurs de Paris 2024 comme la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, la célébration des champions au Parc des champions ou encore la visite du Village olympique. « Ces Jeux resteront un formidable catalyseur d’énergies positives pour les recherches olympiques, marqués par des temps d’échanges privilégiés. Il y a eu tant de moments partagés qui nourrissent l’engagement académique et favorisent de futurs projets scientifiques autour de l’olympisme et de ses valeurs. », explique Nicolas Chanavat.

*Nicolas Chanavat a, depuis le 2 septembre 2024, laissé sa place à Charly Machemehl en tant qu’administrateur provisoire.

Etudiantes et volontaires à Paris 2024

Marine Godefroy

L2 STAPS

« J’ai eu l’opportunité cet été d’être bénévole aux JO de Paris 2024. En octobre dernier, ma candidature a été retenue pour être équipière services aux spectateurs sur le site du hockey sur gazon à Colombes au stade Yves du Manoir, pour une durée de deux semaines. J’avais différentes missions comme l’accueil aux abords du site, la gestion des files d’attente, le scan de billets, l’orientation à l’intérieur du site, le placement en tribune, ou encore l’assistance à l’accessibilité et à la mobilité. Ma journée type se déroulait de la manière suivante : réveil à 6h15, briefing vers 8h avec la distribution de notre planning de missions du jour, une heure de pause pour manger puis fin de mission vers 15h.

Le plus beau dans cette aventure c’est, dans un premier temps, d’avoir pu rencontrer et échanger avec des personnes du monde entier, d’avoir été le visage des JO, mais aussi une ambassadrice qui a animé cette fête. Le côté relationnel et convivial entre les spectateurs et les volontaires a été magnifique. Dans un second temps, ce que je retiens, c’est d’avoir été dans les coulisses de ces Jeux. J’ai vécu quinze jours festifs, de 7h à 23h. Tout le personnel ainsi que les volontaires se retrouvaient avec le sourire. Voir les gens heureux me rendait heureuse. Tous les moments vécus étaient différents et j’ai pu profiter de chaque instant. D’ailleurs, à chaque fin de mission je restais sur mon site pour profiter de l’ambiance et pendant mes jours de repos, j’en profitais pour aller voir d’autres sports olympiques et visiter la capitale. Cela a donc été pour moi une expérience humaine, sociale et sportive unique ».

Clarisse Fournillon

M1 LEA anglais-allemand

« J’ai été volontaire au Trocadéro en tant qu’équipier management du site et de l’événement. Mes missions changeaient souvent et ont commencé avant la cérémonie d’ouverture. J’ai par exemple participé à l’installation des espaces et des loges destinés aux membres du CIO, présidents et autres membres VIP présents lors de la cérémonie d’ouverture. Une fois les jeux ouverts, le site du Trocadéro servait notamment de lieu de célébration des athlètes médaillés. Mes missions consistaient alors surtout à venir en renfort des équipes ayant besoin de plus de personnel. J’ai par exemple travaillé avec l’équipe d’aide et accueil des spectateurs et l’équipe “célébration”, qui accueillait et orientait notamment les athlètes du jour et leurs proches.

Être volontaire sur les jeux m’a permis de vivre depuis les coulisses le plus gros événement sportif mondial. L’atmosphère de travail était très agréable, car nous étions tous heureux d’être là – volontaires comme salariés. Bien que je n’aie pas été sur un site de compétition, je suis très satisfaite de cette expérience qui m’a permise de faire de belles rencontres, que ce soit d’autres volontaires, des athlètes ou encore des proches d’athlètes. Ce fut pour moi une expérience très enrichissante, j’ai vécu des moments forts et rencontré des personnes que je n’aurais jamais pensé rencontrer un jour ».

Le projet NePTUNE goûte à l'or

Trois questions à Ludovic Seifert, professeur des universités à l’UFR STAPS et responsable du projet NePTUNE

  • Alexis Hanquinquant vient de remporter un nouveau titre de champion paralympique. Le projet NePTUNE dont vous êtes le responsable l’a aidé dans ses performances. Quel sentiment cela provoque d’être lié à un petit morceau de sa médaille ?

La satisfaction d’avoir réussi à travailler en équipe car cette collaboration a mobilisé six enseignants chercheurs du CETAPS autour de compétences pluridisciplinaires (informatique, biomécanique, neuroscience, physiologie). La satisfaction d’avoir réussi à répondre à un besoin spécifique avec une approche scientifique et donc de mettre les sciences du sport au service de la performance élite.

  • Plus concrètement, en quoi vos recherches l’ont aidé ?

La problématique de l’entraineur Nicolas Pouleau était de savoir si Alexis utilisait le bon rapport entre la fréquence gestuelle et la distance par cycle pour la vitesse utilisée. Sur 800m nagé en piscine (la distance aux JOP étaient de 750m), Alexis nage avec une fréquence gestuelle moyenne autour de 44 cycles/minute. Cependant, aux JOP de Paris, la nage se faisait dans la Seine où il y a du courant (environ 1 m/s de déviation latérale). Ainsi, quand Alexis nage avec le courant, il doit être capable d’exploiter le courant en glissant et donc en ralentissant sa fréquence gestuelle. Et quand il fait la partie retour à contre-courant, il doit être capable de se placer dans la partie de la Seine où il y a le moins de courant et augmenter sa fréquence gestuelle pour vaincre le courant défavorable. Nous avons donc testé en piscine sa capacité à varier sa fréquence gestuelle en nageant avec des fréquences variant entre -6, -3, +3 et +6 cycles/minutes par rapport à sa fréquence préférée, tout en gardant le même niveau de performance et un coût énergétique de locomotion similaire. Les résultats indiquent qu’il parvient à varier sa fréquence mais lorsqu’elle est plus élevée que sa fréquence préférentielle, cela engendre une augmentation sensible du coût énergétique. Cela n’est pas le cas avec des fréquences plus faibles. Nous avons ainsi pu établir une stratégie de course contextualisée à la course dans la Seine, mais qu’il aurait fallu adapter si le parcours avait été modifié. En l’occurrence, si un aller simple à contre-courant était choisi.

  • Vous avez également travaillé avec des nageurs de l’équipe de France, comment avez-vous vécu les Jeux Olympiques du côté de la natation ?

Les succès de Léon Marchand dans un intervalle de temps court (finale du 200m papillon suivie d’une finale sur 200m brasse) et surtout le fait d’avoir performé au plus haut niveau dans plusieurs nages et sur plusieurs distances ont montré sa capacité à rester concentré et à gérer la pression et l’adversité car il a nagé contre les meilleurs de la discipline à chaque fois. Le projet NePTUNE a modestement contribué à sa préparation sur la détermination de son profil force/vitesse. Cela dit, la contribution scientifique du projet NePTUNE n’est pas toujours visible car certains nageurs n’ont pas réalisé les performances escomptées, tout en réalisant quand même des performances honorables. Notre travail portera ses fruits sans doute dans la durée, dans le sens où il a eu un impact sur la façon d’entrainer, avec une objectivation des aspects biomécaniques et physiologiques, qui a même été étendue aux jeunes, dont certains participeront peut-être à Los Angeles 2028.

Skateboard, exposition, recherche et enquête

Charly Machemehl, administrateur provisoire du CEROUEN et maître de conférences à l’UFR STAPS de l’université de Rouen Normandie, travaille depuis des années sur le skateboard. Il a profité des Jeux Olympiques pour permettre à des étudiants de l’URN de mener des enquêtes sur le site de la Concorde de Paris 2024. Il a aussi investi énormément de temps pour le pavillon de la Fédération française de roller et skateboard qui se trouvait au Club France.

« J’ai participé à la conception du pavillon de la fédération en lien avec le président de la fédération, la DTN adjointe et des étudiantes de l’école d’architecture de Montpellier. C’était à la fois un projet architectural et une exposition qui visait à exprimer et faire réfléchir à ce qu’est le skateboard : une pratique influencée par le « street » et « la culture sportive et l’olympisme », avec le DIY (do it yourself – fais-le toi-même), l’habillement, la musique, le graffiti, la sociabilité masculine, exclusive, qui faire la part belle à un modèle de développement marchand, etc. Et de l’autre côté une fédération qui œuvre pour une pratique plus inclusive (intégrer les filles, pratique para, francophonie skate et modèle de solidarité fondé sur l’intervention publique, fondé sur la compétition).

À côté de cela, j’ai travaillé sur une enquête patrimoniale et de recherche liée à une collaboration entre le MUCEM et l’université de Rouen Normandie. L’enquête a impliqué des étudiants de l’URN, de la Licence au Doctorat et de différentes filières de formation de l’Université, en STAPS, mais aussi en philosophie ou math-éco. Deux de ces étudiants pratiquent d’ailleurs le skate dans le cadre du créneau mis en œuvre par le SUAPS, le seul en France. Le but était de conserver des traces des Jeux sous l’angle spécifique du skateboard. Ces traces sont des objets, des entretiens de spectateurs, des photos, des articles et des posts. Ils ont été recueillis par les étudiants qui se sont confronter aux nombreuses difficultés que l’on peut rencontrer sur un terrain d’enquête. L’objectif est aussi de comprendre les significations de la pratique et du spectacle. La particularité du skate est qu’il y a eu une intégration récente dans le mouvement olympique, l’organisation d’une compétition place de la Concorde, lieu grandiose mais contesté pour l’absence d’héritage matériel, des espoirs déçus de médaille niveau français, ainsi qu’une concurrence entre acteurs fédéraux et acteurs marchands. La collecte a été réalisée à la Concorde, site des Jeux olympiques, mais aussi sur les places de skate, dans les skateshops ou sur la rampe Zarka devant le centre Pompidou afin de suivre les Jeux et contre-jeux ».

Personnel de l'URN et membre de la protection civile à Paris 2024

Cédric Hébert est responsable administratif à la Direction de la culture de l’URN. Il est également bénévole à la Protection civile Normandie Seine, ce qui lui a permis de vivre Paris 2024 de l’intérieur.

« Je suis bénévole à la Protection civile Normandie Seine depuis 5 ans. Comme beaucoup d’autres secouristes, j’ai participé aux JO de Paris 2024. Les bénévoles de la protection civile étaient hébergés au lycée Saint-Louis, à Paris. Pour ma part, j’ai participé aux dispositifs de secours du lundi 29 juillet au dimanche 4 août inclus, avec une affectation différente chaque jour. J’ai eu de la chance ! La natation à la Défense Arena, le judo au Champ de Mars, ou la boxe à l’Arena Paris nord. J’étais alors affecté dans une infirmerie ou en tant que conducteur d’un VPS (véhicule de premier secours) pour les évacuations. Ce fût une expérience inoubliable au cœur d’un événement mondial, dans des lieux magiques. J’y ai fait des rencontres incroyables et tout ceci restera un magnifique souvenir ».

Dernière mise à jour : 11/09/24

Date de publication : 10/09/24