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Rencontre avec un personnel de l'Université

Hélène Léonard, chargée de communication à l’IUT de Rouen

De retour d'une mobilité internationale

"L’intérêt de ce genre d’échange est d’observer et d’identifier les bonnes pratiques, mais aussi de constater que nous avons des problématiques similaires. On se sent moins seul !"

  • Présentez-vous, quel est vôtre rôle au sein de l’université de Rouen Normandie ?

Je fais partie du personnel administratif et technique et suis chargée de communication depuis 17 ans à l’Université ! Un dinosaure… mais aussi un couteau suisse expérimenté ! En effet, j’ai travaillé au service de différentes missions de l’enseignement supérieur au cours de ma carrière : culture, international, recherche et formation.

Actuellement je travaille pour l’IUT de Rouen, une composante un peu spéciale car elle délivre des diplômes professionnalisants de niveau bac+3 (les B.U.T.) en lien très étroit avec le monde socio-économique. En effet, les programmes de formation des B.U.T. sont conçus avec les entreprises à l’échelle nationale, et trouvent des déclinaisons locales selon le bassin d’emploi.

 

  • En quoi consiste votre métier exactement ?

Le métier de chargé de communication, tout comme celui d’informaticien, est un peu un titre valise qui revêt des réalités et requiert des compétences très différentes selon les contextes de travail. À la base, le métier consiste à faire passer un message, défini par les directions, à un public cible via le canal adéquat. C’était le cas au début de ma carrière.

Désormais, face aux changements très rapides des usages et des techniques, nous devons être force de proposition auprès des directions dont ce n’est pas le métier. C’est d’ailleurs parfois assez compliqué de se faire entendre !

En effet, le terme de « communication » est plutôt galvaudé. Tout le monde a son mot à dire dessus, ou sait mieux faire, chose qui n’existe pas dans des métiers scientifiques par exemple. C’est le côté ingrat du métier. Même s’il bénéficie d’une image plutôt glamour, la réalité est bien différente, car il faut gérer beaucoup de contraintes et de critiques !

 

  • En quoi être chargée de communication au sein d’une composante diffère d’être chargée de communication au sein d’une direction  ?

En composante, nous sommes sur le terrain et sommes donc amenés à gérer un éventail de tâches assez variées. Il faut être polyvalent ou plutôt multi-compétent. Il faut sans cesse se former, se faire accompagner pour suivre l’évolution des pratiques. Par ailleurs, notre activité et notre latitude d’action dépend beaucoup des directions en place et du budget alloué. Je dois donc conjuguer les demandes de ma direction, celles de la Direction de la communication de l’Université, du réseau national des IUT et des filières d’enseignement qui sont aussi constituées en réseaux nationaux dans les IUT.  Par ailleurs, les attentes des usagers sont devenues extrêmement fortes, et en terme d’image nous devons faire face à des écoles privées qui ont les moyens financiers de séduire les jeunes, leurs parents et les entreprises avec campagnes de communication très visibles. Il faut s’adapter, mais c’est stimulant !

La particularité de ma composante, l’IUT de Rouen, est qu’elle bénéficie d’un vrai esprit d’école : les promotions d’étudiants sont à taille humaine, les étudiants sont dynamiques et moteurs, les enseignants sont très présents, il y a une vraie cohésion entre les personnels, tous fiers de faire partie de la communauté IUT, et impliqués dans la vie de la composante. Par ailleurs, nos étudiants et personnels sont nos meilleurs outils de communication ! On peut clairement parler d’une marque IUT à l’échelle nationale.

 

  • Récemment vous avez eu l’opportunité de partir en mobilité Erasmus+. Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?

Ma candidature pour partir a été retenue suite à l’appel à participation de l’université en début d’année. J’ai choisi de rendre visite à la Munster Technological University, partenaire de l’alliance INGENIUM, à Cork en Irlande, née de la fusion de deux IUT irlandais. En effet, MTU a la même spécificité que mon IUT : délivrer des diplômes professionnalisants en lien avec les entreprises, et les mêmes contraintes : gérer la communication sur plusieurs campus.

J’ai demandé à rencontrer plusieurs services universitaires, tous liés aux relations extérieures :
– le service des relations avec les alumni (MTU Alumni Network )
– le bureau de l’engagement étudiant (AnSEO Student Engagement Office)
– le service des relations entreprises (MTU Extended Campus)
– le service communication (Marketing Unit)

Par ailleurs, l’IUT de Rouen envisage de mettre en place des échanges étudiants avec MTU. Ce voyage m’a donc permis d’avoir une première prise de contact avec les collègues sur place !

 

  • Qu’avez-vous ramené de ce voyage en Irlande ? De nouvelles manières de travailler ? Des idées spécifiques ?

L’intérêt de ce genre d’échange est d’observer et d’identifier les bonnes pratiques, mais aussi de constater que nous avons des problématiques similaires. On se sent moins seul ! En ce qui nous concerne, face à l’infobésité, il est compliqué de faire passer des messages efficacement à nos étudiants ; et face à la complexité de nos structures, harmoniser les pratiques et les données est un travail de longue haleine.

Parmi tout ce que j’ai pu voir et entendre j’ai retenu quelques projets intéressants, mis en place par MTU :

  • La mise en place d’un réseau centralisé d’anciens étudiants ou alumni : la responsable du service à MTU a déjà bien avancé dans la structuration et son retour d’expérience a été très instructif.
  • L’organisation d’un forum entreprise inversé : ce sont les départements d’enseignement qui tiennent les stands, font des conférences pendant que les entreprises visitent. Cela permet à ces dernières d’avoir un aperçu global de l’offre de formation et des possibilités de stages, alternances et emplois dans les différents domaines. À l’IUT, nous avons des partenariats pour chaque filière, mais une entreprise  en lien avec un de nos départements scientifiques peut très bien avoir des offres de stages ou d’alternance pour des étudiants de nos départements tertiaires. Cela permettrait de décloisonner et optimiser nos liens avec les entreprises, au bénéfice de nos étudiants.
  • Les programmes “EDGE” et “Le Chéile” : ils dépassent mon champ d’action, mais sont très novateurs. Ils mettent l’étudiant au cœur des processus d’amélioration pédagogique et administrative, et le rendent acteur de son environnement d’études. Je passe l’information aux services universitaires concernés !

 

  • Encouragez-vous les personnels de l’URN à partir en mobilité internationale ?

Bien entendu ! C’est une expérience tellement enrichissante du point de vue professionnel, et personnel. La DRIC (Direction des relations internationales et de la coopération) m’a très bien accompagnée pour monter mon dossier.
Néanmoins, ayant déjà un profil « international » (j’ai étudié 2 ans en Angleterre, et parle couramment anglais) il était aisé pour moi de démarcher l’université étrangère et ses services pour établir mon programme de visite.

Ce n’est pas le cas de la majorité de mes collègues BIATSS, et je pense qu’il serait opportun d’accompagner plus individuellement les personnels administratifs et techniques, qui évoluent loin de la sphère internationale, afin qu’ils puissent bénéficier du dispositif et apprécier les échanges européens. Aussi, je me tiens à la disposition de celles et ceux qui ont besoin d’aide ou d’informations avant de passer le cap !