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Rencontre avec un personnel de l'Université

Éloïse Watteel, secrétaire pédagogique

UFR Santé, référente scolarité pour les Épreuves Classantes Nationales (ECN)

"Pendant trois jours, tous les étudiants de France en sixième année de médecine composent en même temps sur les mêmes sujets. Ils jouent leur avenir là-dessus car les ECN conditionnent le métier qu’ils vont faire."

  • Présentez-vous ! Quel est votre rôle au sein de l’université de Rouen Normandie ? 

Je m’appelle Éloïse Watteel et je suis secrétaire pédagogique à l’Université de Rouen Normandie sur le campus de Martainville. Mon rôle principal est la gestion des stages des étudiants de médecine de la quatrième à la sixième année. C’est une période où ils sont à mi-temps en cours et à mi-temps en stage au CHU (centre hospitalier universitaire) ou ailleurs. Je répartis, toutes les six à huit semaines, les étudiants par service au CHU de Rouen ou dans ses antennes de Bois-Guillaume, Saint-Julien, Saint-Étienne-du-Rouvray et Oissel, mais aussi à l’hôpital de Darnétal et à celui du Havre, ainsi que chez tous les médecins généralistes de Seine-Maritime et de l’Eure. J’organise aussi les ECN, les épreuves classantes nationales pour les étudiants de sixième année de médecine. C’est un concours qui leur permet ensuite de choisir leur spécialité et la ville dans laquelle ils vont faire leur internat.

 

  • Pouvez-vous nous expliquer plus en détails ce que sont ces ECN ?

Tous les étudiants de sixième année de médecine passent un concours qui est national et informatisé et qui se fait sur tablette. Pendant trois jours, tous les étudiants de France composent en même temps sur les mêmes sujets. Il y a des dossiers progressifs, différents types de QCM, une lecture critique d’article en anglais. Après ces épreuves, il y a un classement national qui est fait et publié. Et suite à ce classement, les étudiants choisissent par ordre de classement leur spécialité et la ville où ils vont faire leur internat. Ils jouent leur avenir là-dessus. Les ECN conditionnent le métier qu’ils vont faire : médecine généraliste, cardiologie, réanimation, etc. Pour se faire une idée, chaque année c’est un peu plus de 9000 étudiants qui passent ces ECN. Cette année, les épreuves nationales classantes se tiennent du 19 au 21 juin et les résultats arrivent très vites après, le 28 juin.

 

  • Quel est votre rôle par rapport à ces ECN ?

Je suis arrivée en 2013 à l’UFR Santé, au moment d’une réforme du second cycle et de la dématérialisation. À cette époque, j’ai participé à énormément de colloques nationaux pour me former à cette dématérialisation. En 2014, nous avons commencé par faire des examens facultaires sur des tablettes pour ensuite être prêts pour 2016 et les premières ECN informatisées. Mon rôle a été de comprendre comment fonctionnait la plateforme SIDES. J’étais la référente du côté de la scolarité et il y avait également un référent informatique et un autre pédagogique. Par la suite, il a fallu mettre en place ces ECN informatisées au niveau local. Cela correspond à l’inscription des étudiants, l’inscription du personnel, informer et guider le jury local sur son rôle à jouer. Il faut aussi s’occuper de plein de petites choses comme la signalétique. Mes collègues se moquent de moi parce que je mets de la couleur partout, mais au moins c’est clair. Ce sont des petites choses comme cela qui marchent très bien. Depuis 2016 et le début des ECN, on ne s’est jamais fait « taper sur les doigts» à Rouen. Du côté informatique, il y a également un super travail de la part de l’UFR. Il y a un guide de procédures, le service programme les tablettes, il y a des réseaux de secours. Tout est bien organisé. Mais il faut dire que pendant trois jours, nous dormons « ECN », nous buvons « ECN » et nous mangeons « ECN ».

 

  • Une fois les résultats tombés, avez-vous encore un rôle ?

Quelques jours après les résultats, le doyen reçoit le détail de ceux de nos étudiants, avec des statistiques comparatives entre notre UFR et le national. Je récupère ces statistiques, je les anonymise puis je les renvoie aux étudiants. Ensuite, il y a la commission de dérogation qui arrive quinze jours ouvrables après la publication des résultats. Ici, les étudiants peuvent renoncer à leur classement. C’est un pari qu’ils font. Au mois d’août, ils peuvent faire des simulations pour voir quels choix ils pourraient obtenir, mais ce n’est qu’en septembre qu’ils entérinent leur choix. Grâce aux simulations, mais aussi à ce qui se dit sur les réseaux sociaux ou en fonction des classements des années précédentes, les étudiants ont une idée de ce qu’ils peuvent obtenir ou non. Ceux qui sont trop loin, qui estiment qu’ils ont raté, peuvent demander à renoncer à leur classement. Il y a donc une commission locale à organiser. Nous avons le droit de prendre 8 % de la promotion en auditeurs. Si l’UFR décide qu’ils deviennent auditeurs, ils refont une année, ils refont tous les stages de la sixième année, mais n’ont plus d’examens à passer parce que leur second cycle est tout de même validé.

 

  • Est-ce bien la dernière année des ECN sous cette forme ?

Nous avons encore une session l’année prochaine mais qui va concerner uniquement les auditeurs qui vont se déclarer cette année ainsi que les redoublants de sixième année. Cela devrait faire une quinzaine de personnes. Ensuite, cela va être remplacé par les EDN, les épreuves dématérialisées nationales. La différence, c’est que maintenant cela va se passer en début de sixième année. Les épreuves officielles vont avoir lieu la semaine du 19 octobre 2023, et il y aura des épreuves blanches la semaine du 6 septembre. Tout change parce que le classement ne se fera plus sur ces seules épreuves. Le classement va se faire sur ces EDN, mais va aussi se faire sur des ECOS (Examens Cliniques Objectifs et Structurés) nationaux et sur les points parcours des étudiants. Le parcours des étudiants est pris en compte. C’est-à-dire que si l’étudiant a travaillé pendant ses études, à partir d’un certain nombre d’heures, cela lui compte des points. Il y a aussi les mobilités, les stages en mobilité, la vie associative, le tutorat qui rapportent également des points. Par contre la finalité est toujours la même : obtenir un classement pour choisir une spécialité et une ville. Le but est de mieux se préparer à l’internat. Les cours se terminent en fin de cinquième année et les étudiants passent la sixième année en stage pendant 26 semaines.