Merve Guney, étudiante en mobilité sortante
Étudiante en Erasmus+ à Turku (Finlande)
" Nous avions à peu près tous le même âge, tous la même condition, loin de nos familles, de nos pays, de nos cultures, dans un endroit que nous ne connaissions pas vraiment. Cela crée de l’entraide. Nous nous comprenions malgré le fait que nous étions issus de pays et cultures différents. "
- Bonjour Merve, pouvez-vous présenter ?
Je m’appelle Merve Guney, j’ai 21 ans et je suis en L3 Sciences du langage à l’UFR LSH de l’université de Rouen Normandie. Je suis partie en échange Erasmus au premier semestre, en Finlande, dans la ville de Turku.
- Pourquoi avez-vous décidé de partir étudier à l’étranger ? Quelles étaient vos motivations ?
C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. J’ai eu la chance de faire de nombreux voyages à l’étranger quand j’étais à l’école, au collège ou au lycée. J’ai toujours adoré cela. Et justement, le fait que ce soit un voyage lié aux études m’intéressait. J’y voyais plus d’intérêt que si c’était uniquement pour des vacances. J’avais aussi des raisons personnelles, parce que je vivais encore avec mes parents et je voulais tenter l’aventure et voir ce que cela faisait de vivre seul, à l’autre bout du monde.
- Pourquoi avoir choisi la Finlande ?
Je n’avais pas d’attrait particulier pour ce pays. Cela a été un peu dû au hasard. J’ai regardé la liste des pays qui avaient des partenariats Erasmus+ avec ma licence et il n’y en avait pas un qui m’attirait plus qu’un autre. Je voulais être en Europe, mais pas trop près de la France, donc je n’ai pas regardé les pays frontaliers. À côté de cela, je ne voulais pas non plus être trop loin. Je cherchais une sorte d’entre deux et les pays nordiques correspondaient bien à ce projet. J’ai postulé pour la Finlande et j’ai été prise.
- Comment s’est passée l’arrivée là-bas ?
Très bien ! L’une des choses qui m’a attiré avec la Finlande et Turku, c’est toute la phase liée aux procédures d’inscription. J’ai comparé les sites internet de plusieurs universités partenaires de l’URN car j’avais un peu peur de mon arrivée dans un nouvel endroit. Et le site de l’université de Turku était très bien, clair, avec beaucoup d’explications, en anglais, avec des liens très utiles, notamment sur la recherche de logement. Je me suis dit qu’une fois sur place, je ne pourrais pas être perdue. De plus, ils étaient très réactifs au niveau de leurs réponses quand je les contactais et j’avoue que ça m’a motivé à y aller. Par ailleurs, j’avais une amie de ma licence qui avait fait le même choix et nous nous sommes retrouvées là-bas.
Nous avions des tuteurs. La mienne, qui était Finlandaise, m’a accueilli à la gare lors de mon arrivée. Elle m’a amené à mon appartement étudiant et m’a fait faire la visite. Elle a été très présente pour moi, notamment par message.
- Au niveau universitaire, comment cela se passe ? Quels cours suiviez-vous ? Dans quelles conditions ?
Je n’avais pas pris de cours en rapport avec ma licence sciences de langage car ils étaient liés à la langue française. J’étais partie pour améliorer mon anglais donc je ne voyais pas vraiment d’intérêt à suivre des cours en français. J’ai donc pris des cours à la carte car j’avais cette chance que l’on ne nous impose pas de cours. J’ai pris quelques cours de phonétique, de linguistique, mais en anglais. J’avais également des cours sur la culture finnoise, un peu d’histoire, mais aussi un cours de langue finnoise pour débutant qui était proposé à tous les étudiants Erasmus. En fait, j’avais choisi de partir sur la découverte du pays et de sa culture.
- Pouvez-vous nous raconter l’une de vos journées types. Parlez-nous de la vie sur place.
Nous n’avions pas énormément cours. J’avais mon vendredi qui était libre et l’emploi du temps n’était pas très chargé. Par conséquent, j’avais beaucoup de temps libre pour me promener en ville et dans les alentours. J’habitais dans une sorte de résidence étudiante avec des élèves Erasmus. Nous étions une douzaine par étage et nous mangions ensemble dans la cuisine commune.
Il y avait une ville pas très loin qui se trouvait au bord d’un lac et dans laquelle il y avait des jacuzzis, des saunas. Nous nous y sommes rendus quelques fois, c’était vraiment agréable. En parlant de sauna, il y en avait même dans les résidences étudiantes et nous y allions de temps en temps le soir. Je suis aussi allée voir des matches de hockey sur glace car il y a une très bonne équipe à Turku.
- Au niveau de la culture finlandaise, avez-vous été frappée par certains éléments ?
La langue ! Je n’avais aucune base en finnois, je n’y connaissais rien. Quand nous avons commencé à l’étudier en cours, c’était vraiment dépaysant car cela ne ressemblait à aucune autre langue que je connaissais. C’est un pays qui parle anglais, mais au niveau des affichages, tout est en finnois et il a fallu apprendre les bases de la langue pour comprendre. Sinon, j’avoue qu’au niveau gastronomique, ils n’ont pas une culture aussi riche qu’en France. Cela m’a un peu manqué. Et encore une fois, je me suis rendue compte qu’ils allaient vraiment souvent au sauna. Ce n’est pas un cliché. Une fille dans un de nos cours nous disait qu’elle y allait quatre fois par semaine peut être.
- Quels bénéfices avez-vous tiré de cette expérience ?
Même si j’avais plutôt un bon niveau d’anglais, le fait de devoir le parler, et en cours et en dehors, m’a vraiment aidé. Je trouve que je me suis beaucoup améliorée, surtout à l’oral. Le fait que ce ne soit pas un pays anglophone m’a particulièrement aidé parce que justement comme ce n’est pas leur langue maternelle, ils étaient un peu plus indulgents avec nous. Même quand je ne comprenais pas, ils essayaient quand même de faire des efforts.
Au niveau personnel, le fait de vivre seule pour la première fois loin de mes parents et de ma famille m’a aussi permis d’évoluer. D’un point de vue amical, j’ai vécu quelque chose de propre à Erasmus. Nous avions à peu près tous le même âge, tous la même condition, loin de nos familles, de nos pays, de nos cultures, dans un endroit que nous ne connaissions pas vraiment. Cela crée de l’entraide. Nous nous comprenions malgré le fait que nous étions issus de pays et cultures différents. J’ai trouvé cela beau et enrichissant. Je me suis fait énormément d’amis, de tous les horizons. Cela m’a énormément apporté et j’ai adoré ce voyage.