Eulalie Delaune & Aurélia Andriamampianina, maison d’édition Papier Bulle
Vice-présidente et secrétaire de l'association étudiante Papier Bulle
"Notre but principal est d'éditer tous types d'œuvres littéraires : récit illustré, bande dessinée, roman, etc. L’association est composée de dix bénévoles qui sont divisés en deux équipes : une équipe éditoriale et une équipe de communication."
- Présentez-vous ! Qui êtes-vous ? Quelles études suivez-vous ?
Aurélia Andriamampianina : Je m’appelle Aurélia Andriamampianina, j’ai 23 ans, je suis en Master 2 Humanités Numériques, parcours éditions numériques à l’université de Rouen Normandie et je suis malgache, ce qui fait de moi une étudiante étrangère. Je suis secrétaire des éditions Papier Bulle et c’est le plus important.
Eulalie Delaune : Moi c’est Eulalie Delaune, je suis la vice-présidente et community manager des éditions Papier Bulle et je suis dans le même Master qu’Aurélia.
- Vous avez créé l’association « Papier Bulle » il y a quelques mois. Pouvez-vous nous en dire plus ?
AA : C’est une maison d’édition associative et universitaire. Notre but principal est d’éditer tous types d’œuvres littéraires : récit illustré, bande dessinée, roman, etc. L’association est composée de dix bénévoles qui sont divisés en deux équipes : une équipe éditoriale et une équipe de communication.
ED : On vient tous principalement du Master Humanités Numériques, mais on a quand même une nouvelle membre qui est arrivée il y a quelques semaines et qui est en droit. Pour parler de la genèse, c’est un projet qui appartenait à quelqu’un d’autre à la base et qui a été lancé il y a deux ans. La personne avait réussi à récolter pas mal d’argent pour monter une maison d’édition, sauf qu’elle a dû l’abandonner pour un projet professionnel. Le Bureau de la Vie Étudiante (BVE) est venu vers notre Master pour nous proposer l’enveloppe que la personne avait récolté et donc de monter le projet. Tout était à faire. Il n’y avait pas de nom, aucune démarche administrative qui avait été lancée. Ça nous a pris toute l’année de Master 1 pour tout organiser et la maison d’édition est née en août 2022. Nous avons des liens constants avec la vie associative de l’université qui nous guide, qui nous donne des contacts. On a l’agrément de l’université qui est obligatoire pour toutes les associations universitaires.
AA : C’est surtout le BVE qui nous poussent à réaliser ce projet. D’ailleurs il était vraiment enthousiaste parce que nous étions l’une des deux seules associations qui ont été fondées cette année.
- À qui se destine la maison d’édition ?
ED : Principalement aux étudiants de Rouen. Au fur et à mesure, on pourra élargir à la région, mais on essaiera de se limiter à cette zone. On priorise les étudiants de l’URN, mais si d’autres sont intéressés, on verra. Cela dépendra du projet éditorial. Au niveau du contenu, tout est envoyable. Mais évidemment, comme c’est un travail éditorial quasi professionnel – en tout cas on se calque sur ce que font les professionnels – il y a forcément des choix à faire et donc la qualité primera. Et forcément, cela se fait par rapport à nos propres critères. Comme nous sommes limités par notre budget, on préfère prioriser des projets qui nous plaisent. Mais tout peut nous être envoyé et on accompagne au maximum les auteurs et les artistes. On va essayer de faire des retours très rapides et très précis, constructifs pour que l’auteur puisse s’améliorer. Même s’il débute, il peut nous envoyer son œuvre pour juste avoir un premier avis.
AA : On se présente aussi en tant qu’agent littéraire, si je puis dire. On accompagne au maximum les étudiants. Le but est vraiment de mettre en avant les étudiants qui veulent être artistes, qui veulent être auteurs ou scénaristes, etc.
- Au début de l’année 2023 sortira votre première publication. Pouvez-vous nous en parler ?
AA : Ce sera un projet éditorial sous la forme d’un magazine composite sur le thème du souvenir. Il sera publié à l’été 2023, en juin. Nous sommes en plein processus d’élaboration et de l’appel à projets. On a mis des affiches dans l’Université, on a posté sur Instagram, on a fait pas mal de publicité, également sur Radio Campus. Jusqu’au 31 janvier 2023, les étudiants peuvent nous transmettre par email leurs œuvres et de là on étudiera tout ce qui nous a été proposé.
ED : Pour l’instant, nous avons reçu des nouvelles, des illustrations, des bandes dessinées. Nous sommes ouverts à tous types d’œuvres, même de la littérature numérique par exemple. Nous serions justement intéressés par des surprises, des choses qu’on n’aurait pas encore envisagé.
- Au niveau du processus créatif, comment fonctionnez-vous ? Comme choisissez-vous les textes ?
ED : Nous essayons de varier au maximum les propositions, nous serions intéressés par des genres pluriels pour que le recueil composite ait un intérêt en tant que tel. Le but c’est que ce ne soit pas très linéaire. Par exemple, on a reçu une nouvelle de science-fiction, une bande dessinée un peu plus historique, une autre un peu plus scientifique, mais aussi des illustrations qui s’approprient le thème de manière très concrète quand d’autres le font de manière plus métaphorique. On essaye de varier au maximum.
AA : En termes d’organisation, nous sommes composés d’équipes éditoriales. On a un petit document où on peut faire des sortes de fiches de lecture et où on évalue les écrits des étudiants. Après on se réunit tous ensemble pour faire un débat et choisir ce qui est publiable, ou non.
ED : On n’attend pas forcément un travail de qualité professionnelle. Déjà, on voudrait au maximum valoriser différents genres. On n’a pas pour envie de faire un recueil de belles lettres.
AA : Notre but n’est pas de mettre en avant un genre littéraire en particulier. C’est vraiment de montrer aux gens les talents des étudiants, peu importe le genre littéraire et de leur offrir un tremplin pour leur carrière future.
- Fonctionnez-vous vraiment comme une maison d’édition professionnelle ? Avec des bêta-lecteurs ? Des correcteurs ? Etc.
ED : On est une sorte de mini entreprise à but social et culturel, mais notre organisation est très horizontale. L’équipe éditoriale est composée de la quasi-totalité des membres. Nous avons tous le même statut. Dès qu’on accepte un auteur ou un artiste, on lui attribue un agent littéraire qui s’occupera de son suivi, pour être son référent dans l’association.
AA : Avec ce rôle, nous devons être professionnels. Certes, on est une association, mais il faut aussi leur prouver qu’on sait ce qu’on fait.
ED : On a vraiment trois casquettes. La première est d’accompagner les auteurs. La seconde est de nous nous former. On n’y pense pas, mais c’est aussi important. Grâce à la création de la maison d’édition, on a toutes les deux trouvé des stages très prestigieux. Et on a une troisième casquette qui est l’organisation d’évènements
AA : On adore réaliser et organiser des événements. On était présent aux Zazimuts et au festival de l’économie sociale et solidaire de Rouen. On y a fait de la vente de livres d’occasion. Nous sommes vraiment polyvalents, comme un mini entreprise. On gère tout et justement on se forme nous-mêmes dans cette organisation-là. On évolue en autonomie, on découvre plein de choses. Je prends mon exemple, mais le côté administratif, je ne connaissais rien du tout, mais je me suis débrouillée, et maintenant, je sais comment faire.
ED : D’ailleurs en parlant d’économie sociale et solidaire, nous avons à cœur de rémunérer nos artistes. Tout travail mérite salaire. Nous avons calqué notre contrat sur celui d’une association d’auteurs et ceux-ci prendraient entre 6 et 8% de tout le processus de publication.